Parole contre parole. Tant qu’il n’existe pas de preuves matérielles corroborant la version de DSK ou celle de son accusatrice, tout repose à ce jour sur le témoignage de Nafissatou Diallo. Alors, la riposte des avocats américains de Dominique Strauss-Kahn se prépare, et s’annonce virulente.
Une équipe d’élite
Ainsi, selon le New York Times, une agence de détectives privés a été engagée, répondant au nom de "cabinet Guidepost solutions". Il s’agit d’une agence de sécurité et de renseignements aux moyens colossaux. Ses experts, réputés comme étant les meilleurs dans leur domaine, sont capables de mener toutes sortes d’investigations. Une division est même spécialisée dans les tests ADN.
Le fondateur de l’agence, Bart Schwartz, est un ancien de la division criminelle du parquet de New York. Par conséquent, il sait parfaitement comment le bureau du procureur va mener l’accusation. Le numéro deux de "Guidepost solutions", John Leto, est quant à lui un agent retraité du Secret Service, les forces d’élite qui protègent la Maison-Blanche. Ensemble, ils possèdent une trentaine d'enquêteurs à New York.
Passer au crible la vie de l’accusatrice
La mission du cabinet consistera à trouver des failles, qui pourraient potentiellement discréditer celle qui accuse DSK. Le passé entier de Nafissatou Diallo sera passé au crible. Tout sera fouillé : son enfance, sa famille, son arrivée aux Etats-Unis, et surtout son rapport aux hommes. Il sera notamment question de savoir si la femme de chambre du Sofitel a déjà menti ou a déjà eu des aventures. Le moindre écart, même minime, sera utilisé contre elle.
"Il faut creuser, creuser. Et ça coûte de l'argent, beaucoup d'argent", selon John Letto. Dominique Strauss-Kahn devra ainsi débourser jusqu’à 2.000 dollars par enquêteur et par jour. "Avec nos détectives privés, on va dénicher ce que la police n'a pas vu. Discrètement, on fait des filatures, on enregistre des conversations. Il faut trouver quoi que ce soit d'immoral : la moindre faille", assure-t-il. Un enquêteur serait même déjà parti en Guinée, le pays d’origine de la victime.