Les jours se suivent et les mauvaises nouvelles s’enchaînent à Fukushima. Au lendemain du relèvement au niveau maximum de l’accident par l’Agence japonaise de sûreté nucléaire, le gouvernement nippon a annoncé mardi la découverte d’une nouvelle substance hautement radioactive : le strontium.
Produit par la fission nucléaire, cet élément extrêmement nocif a été retrouvé dans le sol et les plantes, dans un périmètre de 30 kilomètres autour du site.
Officiellement, le gouvernement se veut rassurant. "Aucun taux limite d’exposition au strontium n’a été fixé par les autorités", précise l’agence japonaise Kyodo. "La quantité trouvée est tellement faible qu’elle ne présente aucune menace pour la santé humaine, l’éducation, la culture, les sports, la science et la technologie", poursuivent les autorités.
Une substance hautement cancérigène
Mais, pour les scientifiques, la situation reste préoccupante. "Quand le strontium pénètre le corps humain, il a tendance à s’accumuler dans les os et à provoquer des cancers des os et des leucémies", toujours selon l'agence japonaise Kyodo.
D'autres éléments radioactifs avaient déjà été retrouvés près de la centrale endommagée lors du séisme et du tsunami du 11 mars. De l'iode 131 a été découvert en grande quantité dans l'eau de mer, à proximité de la centrale Fukushima Daiichi (N°1) le 31 mars. La concentration était 4.385 fois supérieure à la norme légale.
Du césium 137 avait été décelé dans des échantillons d'eau de mer prélevés à 30 km des côtes de l'archipel nippon. Le même césium a été retrouvé le 25 mars à un niveau excédant la limite légale dans un légume à feuilles vertes, le komatsuna, cultivé dans un centre de recherche d'Edogawa, à 250 km de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.
Enfin, du plutonium a été détecté dans le sol à cinq endroits de la centrale nucléaire fin mars.