Egypte : Moubarak parti, l’espoir des coptes

© REUTERS
  • Copié
avec Damien Gourlet, en Egypte , modifié à
REPORTAGE - Les chrétiens d'Egypte espèrent une cohabitation harmonieuse avec les musulmans.

Hosni Moubarak se présentait comme le rempart aux violences interconfessionnelles en Egypte. Sa démission vendredi, dans un climat difficile pour la cohabitation entre chrétiens et musulmans dans le pays, n’inquiète pourtant pas les chrétiens d’Egypte, qui ont participé à la révolution aux côtés des musulmans.

Reportage dans la basilique Notre-Dame, à Héliopolis, dans le Nord du pays :

Les coptes n’imaginent pas que l’Egypte puisse un jour basculer dans le fondamentalisme, comme certains le craignent. "Il y a une inquiétude sur les Frères musulmans, mais je ne comprends pas très bien. Je n’y crois pas, parce qu’ils ont des pensées qui consistent à ne pas boire d’alcool, ni aller au cinéma. Ici les gens n’aiment pas ça, on aime danser, on aime aller au cinéma, on ne peut pas être un pays tout à fait islamique", confie une habituée de la basilique.

"Egyptiens avant tout"

Depuis plusieurs mois, les violences contre les chrétiens d’Egypte se sont multipliées. Une église copte d’Alexandrie avait notamment été la cible d’un attentat le 1er janvier dernier, qui avait fait 23 morts. Samedi dernier encore, des individus armés se sont introduits à l'intérieur d'une église dans le Nord de la péninsule égyptienne du Sinaï et ont dérobé du mobilier.

Mais, la révolution a rapproché les communautés, qui ont manifesté contre Hosni Moubarak aux cris de "Egyptiens avant tout". "On espère que cette union-là persévère avec le respect des droits et devoirs de chaque citoyen", témoigne le père Gennaro, curé de la basilique.

Ce respect entre les communautés est indispensable dans ce pays où la quasi-totalité de la population est croyante, et où la religion est inscrite sur les cartes d’identité.