"Notre riposte sécuritaire doit être assortie d’une réponse sociale", a déclaré lundi David Cameron, à propos des émeutes qui ont secoué la Grande-Bretagne entre le 6 et le 10 août. Le gouvernement s’est montré d’une grande fermeté pour mettre fin à ces troubles, en étendant les droits des policiers, en appelant les citoyens à dénoncer les émeutiers et en faisant tourner les tribunaux en continu pour juger les 2.300 personnes interpellées.
Si les forces de sécurité restent très présentes – plus de 16.000 déployées à Londres -, les émeutes ont pourtant pris fin depuis plusieurs jours. L’heure est désormais à l’avenir, et c’est sur ce point que David Cameron s’est exprimé lundi, promettant une "révision" des politiques, notamment "sur les écoles, les prestations sociales et l’éducation des enfants", pour lutter contre "l’effondrement moral" de la société.
Pas d’allocations pour les émeutiers
"Les problèmes sociaux qui couvent depuis des décennies nous ont explosé au visage", a déclaré le Premier ministre britannique, dénoncant, entre autres, "les enfants sans père, les écoles sans discipline, les récompenses accordées sans effort".
Pour y remédier, David Cameron a proposé d’étendre le service civique de 3 semaines, lancé cette année pour les jeunes de 16 ans. Plus radical, il envisage aussi de "durcir les conditions de ceux qui ne travaillent pas et reçoivent des aides". Les émeutiers sont également menacés de perdre leurs allocations, même s’ils n’écopent pas d’une peine de prison.
Eradiquer les gangs
C’est une "guerre totale" qui a été déclarée par David Cameron à l’encontre des gangs, dont l’éradication est "une nouvelle priorité nationale". Le Premier ministre a néanmoins exclu de revenir sur les coupes budgétaires dans la police, pointées du doigt lors des émeutes.
Les propos de Cameron ont provoqué de vives réactions dans l’opposition, qui juge ses réponses simplistes. Pour Ed Miliband, chef des travaillistes, c’est toute la société qui est responsable, et pas seulement les jeunes démunis. Il a notamment pointé du doigt les banquiers "goulus, égoïstes et immoraux" mais aussi les députés qui ont "magouillé leurs notes de frais".