La Grèce est toujours en plein chaos politique. Le leader des conservateurs grecs, Antonis Samaras du parti de la Nouvelle Démocratie, arrivé en tête des élections législatives (18,85%), a déclaré forfait lundi soir après avoir échoué à former un gouvernement de coalition. C'est désormais au tour de la Coalition de la gauche radicale Syriza, arrivée deuxième (16,78%), de s'y atteler.
Une situation bloquée qui profite au mouvement d'extrême-droite, l'Aube dorée qui va faire entrer 21 députés au Parlement (6,97%). Pour faire passer leur message politique, le parti a une technique : il vient en aide aux plus pauvres.
"On met des drapeaux grecs à nos fenêtres"
Pour la distribution de nourritures, les habitants les plus démunis d'Athènes ont désormais le choix entre les bénévoles de l'église orthodoxe qui domine le square ou les militants du parti néo-nazi.
L'une des bénéficiaires s'appelle Aliki. Elle a 50 ans et presque aucune ressource. "On les voit arriver de loin parce qu'ils portent des tee-shirts noirs avec le sigle du parti. Ils apportent des sacs en plastique remplis de boîtes de conserve. Ils font le tour du quartier avec leur van. Ils ne donnent qu'à nous, aux familles grecques. Pour qu'ils nous reconnaissent, on met des drapeaux grecs à nos fenêtres", affirme cette habitante d'Athènes au micro d'Europe 1.
"Faire exploser le système"
Pour le tiers d'immigrés présents dans ce quartier, ces militants d'extrême-droite n'ont rien prévu. Et pourtant, le parti de l'Aube dorée a fait ici l'un de ses meilleurs scores. "Un vote de rage", explique Sanaris, fonctionnaire qui fait vivre sa femme et ses trois enfants avec un salaire de 870 euros par mois.
"J'ai voté pour l'extrême-droite, c'est vrai mais peut-être que la prochaine fois, ce sera l'extrême- gauche. L'important pour moi, c'est de faire exploser le système. Les deux grands partis qui nous gouvernent, on n'en veut plus. Ils ne font rien pour nous à part pour nous étouffer", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.
Des électeurs qui sont donc "déboussolés". L'incertitude sur l'avenir du pays reste toujours aussi manifeste. Alexis Tsipras, dont la formation Syriza, sera reçu à 10 heures par le président Karolos Papoulias pour tenter de trouver une solution au blocage politique qui mine le pays.