Ils sont encore 500.000 à vivre dans des campements de fortune. Deux ans après le séisme qui a fait 230.000 morts en Haïti, les habitants sont confrontés à un problème majeur : l'accès à l'eau. Des entreprises françaises se mobilisent pour livrer de nouvelles canalisations notamment à la capitale Port-au-Prince.
Jean-Marc n’ouvre pas le robinet tant que l’on ne pose pas une pièce sur le rebord de la fontaine. Les enfants peuvent alors repartir avec un seau de 20 litres sur leur tête. Plus de 70.000 personnes vivent dans ce bidonville où les hommes fabriquent eux-mêmes les parpaings qui remplacent la tolle et le tissu. Depuis que l’eau est revenue il y a quelques jours, la vie a complètement changé.
"Rappelez-vous de l’histoire de Kirikou, quand l’eau est revenue...", explique un habitant au micro d'Europe 1. "C’est idem pour la population. Bravo à l’assistance technique, à tout le monde".
De l'eau non potable en vente
Tous les quartiers ne sont cependant pas égaux devant l'accès à l'eau. Un peu plus haut sur les collines, là où subsistent encore des maisons en dur, l’eau coûte 14 fois plus cher. Livrée par camion, elle n’est même pas potable.
Pour les entreprises venues rétablir l'eau, le chantier est donc titanesque. Jean-Claude Seropian, ingénieur hydraulique chez Suez environnement, doit pratiquement reconstruire tout un réseau.
"Il n’y a pas assez d’eau aujourd’hui. Port-au-Prince fait 3 millions d’habitants avec une capacité de ressources qui correspond au 700.000 habitants de l’époque", déplore Jean-Claude Seropian.
Pour les plus optimistes, si tout se passe bien, chaque Haïtien aura accès à l’eau potable, près de chez lui, dans 15 ans minimum.