La Commission européenne a réaffirmé mercredi ses préoccupations après l'adoption de nouvelles lois controversées en Hongrie et indiqué qu'elle était prête à lancer des procédures en infraction si elles s'avéraient non conformes à la législation de l'UE. "Nos préoccupations demeurent et elles demeureront tant que la Commission n'aura pas terminé l'examen juridique de la conformité des nouvelles lois adoptées la semaine dernière", a déclaré un porte-parole de la Commission, Olivier Bailly. "C'est seulement sur la base de cet examen que la Commission se prononcera sur les prochaines étapes", a-t-il ajouté.
Bruxelles a été appelé ces derniers jours à réagir plus fermement après l'adoption de nouvelles lois constitutionnelles, dont une réformant la Banque centrale, grâce à la majorité des deux tiers dont jouit au Parlement le parti Fidesz du Premier ministre Viktor Orban. Olivier Bailly a toutefois affirmé que "la Commission avait été la première à exprimer ses préoccupations", dès le début du mois de décembre, auprès des autorités hongroises.
Le porte-parole a détaillé devant la presse les options à la disposition de la Commission en cas d'infraction, de l'envoi d'une lettre de mise en demeure à la saisine de la Cour européenne de Justice et à l'application de pénalités financières. S'il était lancé, ce processus complexe, qui a été renforcé par le traité de Lisbonne, s'étalera sur plusieurs mois. Par ailleurs, Bruxelles a de nouveau appelé mercredi Budapest à garantir le pluralisme des médias, alors que la seule radio d'opposition du pays, Klubradio, s'est vue retirer en décembre sa fréquence de diffusion par le Conseil des médias, proche du gouvernement Orban.