Israël est-il prêt à encaisser une éventuelle attaque iranienne? Alors que les médias locaux mettent en cause l'impréparation de l’État hébreu - à coups de Unes quotidiennes-, le pays lance un nouveau système de prévention. L'armée a en effet commencé à tester dimanche un système d'alerte de la population par messages SMS, en cas d'attaques de missiles.
Des messages SMS en hébreu, en arabe, en anglais et en russe ont été envoyés sur les téléphones portables personnels des habitants de différentes régions dont celles de Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa.
"Le commandement de la Défense passive, test du système d'alerte mobile", ont ainsi pu lire les Israéliens concernés. L'exercice durera jusqu'à jeudi, jour où le système sera testé à l'échelle de tout le pays, selon un communiqué de l'armée.
Benjamin Netanyahou confiant
Le test vise, selon les médias, à préparer la population civile à d'éventuels tirs de missiles ou roquettes de la part de l'Iran ou du Hezbollah libanais, qui pourraient répondre à une éventuelle attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.
"Une atmosphère de veillée d’armes règne en Israël, écrit lundi Israël magazine. Les journaux font leur Une sur une imminente attaque contre des installations nucléaires iraniennes."
Dans ce contexte, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'est félicité de l'amélioration des capacités de la défense civile d'Israël, concernant notamment les systèmes antimissiles et les abris pour la population.
"Il y a une amélioration significative de nos capacités de défense de l'arrière grâce aux systèmes 'Iron Dome' - système d'interception de roquettes - et 'Hetz' - batteries de missiles antimissiles) - ainsi que celles liées à la protection, les abris, les systèmes d'alerte", a-t-il détaillé, visiblement confiant.
"Une menace d'une toute autre ampleur"
Par "défense de l'arrière", il évoque les zones de concentration de la population civile hors des zones de combat en période de guerre.
"Certes, il est impossible de dire qu'il n'y a pas de problèmes. Il y a en toujours. Mais les menaces dirigées aujourd'hui contre l'arrière sont moins importantes face à l'autre menace, d'une toute autre ampleur et d'une toute autre nature", ajouté Benjamin Netanyahou en faisant allusion au nucléaire iranien. "Je répète qu'il ne faut pas que l'Iran ait l'arme atomique", a-t-il insisté.
"Israël n'est pas prêt"
Mais le discours officiel ne rassure pas les médias. Le quotidien populaire Yediot Aharonot titrait en Une sur le fait qu'Israël "n'est pas prêt" à une telle guerre, en relevant que "la moitié des Israéliens n'ont pas de masques à gaz" ou que "les travaux de protection des bâtiments abritant les hôpitaux ne seront achevés que dans trois ans".
Le quotidien Haaretz, ancré à gauche, citait pour sa part "un haut responsable israélien" affirmant que l'Iran "a fait des progrès pour la production et l'adaptation de têtes nucléaires" sur des missiles capables d'atteindre le territoire israélien.
Israël, seule puissance nucléaire – officieuse - de la région, considère que son existence serait menacée si Téhéran disposait de la bombe atomique. Mais l'Iran nie toujours que son programme nucléaire ait des visées militaires, comme l'en accusent également les Occidentaux.