Le nombre de migrants traversant la Méditerranée depuis les côtes libyennes jusqu'à l'Italie a explosé au premier semestre de 2014, battant les records du "printemps arabe" de 2011. Selon l'agence européenne pour la gestion des frontières Frontex, le nombre de migrants et de réfugiés qui arrivent par le centre de la Méditerranée en Italie mais aussi à Malte, s'est en effet accru de 500% sur les sept premiers mois de l'année comparé à la même période de 2013.
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Ils "fuient la guerre". Les Erythréens et les Syriens constituent le gros des réfugiés transitant par la Libye, mais aussi des Maliens ou des Soudanais, a précisé la porte-parole de Frontex, Izabella Cooper. "La Libye est très instable en ce moment, ce qui veut dire que les filières clandestines de passeurs sont florissantes", a-t-elle encore détaillé. "Mais en même temps, il y a beaucoup de gens qui fuient la guerre dans leurs pays. Vous avez des Syriens, bien sûr, mais aussi des Erytréens ou des Somaliens", a-t-elle ajouté.
Frontex a ainsi comptabilisé sur la période de janvier à juillet 78.300 migrants, contre 12.915 sur la même période de l'an dernier. Ce chiffre est déjà largement supérieur aux 64.300 recensés sur cette voie centrale de la Méditerranée lors du "printemps arabe" en 2011.
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Un sujet tendu en Europe. Le flot d'immigrés arrivant en Italie, mais aussi en Grèce ou en Bulgarie depuis la Turquie, suscite des tensions dans l'Union européenne. Lors d'une réunion début juillet à Milan, les ministres européens de l'Intérieur avaient examiné les moyens d'aider l'Italie à secourir en mer les migrants et réfugiés partis de Libye sur des embarcations de fortune. Tout le monde a reconnu le "magnifique travail" accompli par la marine italienne avec l'opération Mare Nostrum lancée en octobre 2013, après deux naufrages ayant fait plus de 400 morts près de Lampedusa et Malte.
La commissaire européenne aux Affaires Intérieures Cecilia Malmström a cependant appelé les pays membres à "ouvrir des voies légales pour permettre aux réfugiés d'entrer dans l'UE, car sinon, ils se tournent vers les filières d'immigration clandestine".