Sa motivation : la vengeance. Djahan-shah Bakhtiar, petit-fils du dernier Premier ministre du Shah, né en Iran, a travaillé comme espion pour la CIA américaine et le Mossad israélien. Dans son livre, intitulé "Moi, Iranien, j’ai été espion pour la CIA et le Mossad", il raconte son parcours hors du commun, dans les coulisses de la guerre secrète entre l’Iran et les Etats-Unis et Israël. Europe 1 l’a rencontré.
Une jeunesse traquée. Djahan-shah Bakhtiar est le petit-fils de Shapour Bakhtiar, le dernier Premier ministre du Shah, assassiné par les tueurs du régime islamique le 8 août 1991 à Paris, où il vivait en exil. Lui-même a vécu toute sa jeunesse traqué. Il a ainsi été victime d’une tentative d’enlèvement alors qu’il n’avait que 15 ans et suivait des études en Grande-Bretagne.
C’est à l’âge de 40 ans que Djahan-shah Bakhtiar décide de contacter la CIA. Son but : aider les services secrets américains pour faire le plus de mal possible au régime iranien. Il s’installe alors à Téhéran et gagne la confiance des mollahs par leur point faible, l’argent. L’homme se fait passer pour un banquier spécialiste du blanchiment, visite des usines ultra-secrètes, avec un attirail digne d’un film à la James Bond, "des micro-films dans les chaussures, des stylos qui prenaient des films", raconte-t-il à Europe 1.
Djahan-shah Bakhtiar sait ce qu'il risque s'il retourne en Iran :
L'Iranien qui travaillait pour la CIA et le Mossadpar Europe1frSaboter le programme nucléaire iranien. Parmi ses faits d’armes, la découverte d’un projet d’attentat contre des porte-avions américains avec… des jet-skis, piégés. Djahan-shah Bakhtiar travaille alors aussi bien pour le Mossad israélien que pour la CIA américaine. L’un de ses objectifs est aussi de saboter la naissance du programme nucléaire iranien. "La CIA m’avait donné une liste de dix personnes et il fallait que je leur donne un maximum d’informations : qui sont ces gens-là, où ils habitent, quand il quitte sa maison, quelle est sa voiture…", décrit-il, ajoutant : "si on avait besoin, entre guillemets, de le "faire disparaître", on savait quand et où".
L’homme assure ne pas savoir aujourd’hui ce que sont devenues ces personnes. Et quand on lui demande s’il est au courant que des scientifiques iraniens ont été assassinés, il se contente d’un laconique "il paraît". Quant à sa propre sécurité, elle ne semble pas le préoccuper plus que ça : Djahan-shah Bakhtiar vit aujourd’hui entre la Suisse et "quelque part en Amérique latine", sans craindre, assure-t-il, les représailles de l’Iran.
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