A dix jours de l'ouverture des Jeux olympiques des Londres, ces chiffres donnent à réfléchir. D'après une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, l'inactivité est à l'origine d'un décès sur dix dans le monde, soit à peu près autant que le tabac ou l'obésité. Et le plus mauvais élève en matière d'activité physique est Malte, avec 71,9% d'inactivité.
Pour la seule année 2008, le manque d'activité physique serait ainsi responsable de 5,3 millions des 57 millions de décès recensés dans le monde. Le Dr I-Min Lee, de la Harvard Medical School, s'est penché sur les causes des grandes maladies non transmissibles, comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2 et les cancers du sein et du côlon.
Gagner en espérance de vie
Or, 6 à 10% de ces maladies seraient liées au fait de ne pas respecter les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé, qui préconise de pratiquer au moins 150 minutes d'activité modérée chaque semaine, soit 30 minutes de marche rapide, cinq jours par semaine.
D'après les chercheurs, une généralisation de l'activité physique permettrait à la population mondiale de gagner 0,68 année d'espérance de vie, soit le même effet que si tous les obèses américains retrouvaient un poids normal.
Les Français bougent moins que les Allemands
La tâche ne s'annonce toutefois pas aisée, comme le souligne une autre étude publiée dans le même numéro du Lancet, et portant sur 122 pays. Un tiers des adultes et quatre adolescents sur cinq ne font pas assez d'exercice physique. D'après les données du Dr Pedro C. Hallal, publiées par le Guardian, les pays ayant le plus d'effort à faire sont Malte, l'Arabie saoudite et l'Argentine, avec respectivement 71,9%, 68,8% et 68,3% d'inactivité dans la population.
Avec 63,3% d'inactivité, les Britanniques figurent eux aussi dans le bas du classement, tandis que les bons élèves, Bangladesh, Mozambique et Comores, on un taux d'inactivité inférieur à 10%. La France, elle, se situe dans le milieu du classement, avec 32,5% d'inactivité, devant les Etats-Unis (40,5%), mais derrière l'Allemagne (28%).
"Beaucoup reste à faire pour traiter l'absence d'exercice comme un vrai problème de santé publique", s'alarme Harold W. Kohl, de l'Université du Texas. Pour inciter à bouger plus, un autre chercheur, Gregory Heath, de l'Université du Tennessee, estime que les campagnes de presse ou les messages faciles à retenir sont les plus efficaces. Comme ceux incitant, par exemple, à préférer les escaliers aux ascenseurs.