Le 14 janvier dernier, Zine el-Abidine Ben Ali est le premier chef d'Etat arabe chassé du pouvoir. Après 23 ans au pouvoir, il trouve refuge en Arabie Saoudite avec sa femme, Leïla Trabelsi, et quelques membres de sa belle famille. Près de trois mois après la révolution de Jasmin, le point sur la situation de Zine el-Abidine Ben Ali.
Victime d'un AVC
Mi-février, l'ancien président tunisien est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC). Plongé dans le coma, Ben Ali est hospitalisé à l'hôpital de Djedda. Il en est sorti il y a tout juste deux semaines. Depuis, il vit avec sa femme Leïla et son fils de 6 ans, dans une immense villa prêtée par la famille royale saoudienne.
Mais, habitué à un rythme de vie trépidant depuis 23 ans, Zine el-Abidine Ben Ali s'ennuierait. D’après des témoins, dont des membres de la famille, l’ambiance à la maison est orageuse et les disputes fréquentes. Le journaliste Nicolas Beau croit savoir que l'ex-président passe beaucoup de temps devant les chaînes d'information. Il vit "une espèce de pré-retraite difficile", dit le journaliste.
"Il a repris un semblant de vie normale" :
Ben Ali veut garder le contact avec la Tunisie
Drogué au pouvoir, Ben Ali a bien essayé de garder le contact avec le pouvoir tunisien. L'ancien chef d'Etat a passé de nombreux coups de téléphone, à la présidence et dans les ministères. Il s'est même montré tellement insistant que les numéros de téléphone ont été changés, rapporte l'écrivain tunisien Abdelaziz Belkhodja, qui a enquêté sur la famille Ben Ali.
"Il emmerdait tout le monde" :
L'avenir du couple Ben Ali ne s'est pas dégagé après leur départ du pouvoir. Une dizaine de procédures judiciaires, en Europe, aux Etats-Unis mais aussi en Tunisie, ont été lancées contre eux. La dernière mesure en date vient de Tunis : le nouveau gouvernement a publié un décret il y a quelques jours pour organiser la confiscation des biens de tout le clan. Une centaine de personnes sont visées.
La Tunisie a aussi officiellement émis un mandat d’arrêt fin janvier contre le couple Ben Ali. Mais pour le moment, la priorité n'est pas à un procès. Le pays veut avant tout réussir sa transition démocratique, avec l'élection d'une assemblée constituante le 24 juillet prochain. Les Tunisiens s'occuperont de Ben Ali après...