Depuis deux ans, le nombre de jeunes Français qui tentent leur chance de l’autre côté de la Méditerranée ne cesse d’augmenter. "Leur nombre a doublé en six ans", chiffre Charlotte Lefort, directeur des opérations de ReKrute.com.
Elle reçoit entre 300 et 350 CV de France par mois. "Les personnes qui sont intéressées par le Maroc, en premier lieu, viennent de France", ajoute-t-elle, au micro d’Europe 1. Et selon les sites de recrutement marocains, un CV sur dix viendrait de France.
En France, on nous dit "c’est compliqué, c’est la crise"
A seulement deux heures de Paris, le Maroc, qui affiche une croissance de 5%, séduit donc de plus en plus. Selon Charlotte Lefort, il est assez facile pour les Français, diplômés, de chercher du travail au Maroc "parce que c’est un pays francophone". Pour cette spécialiste du recrutement, c’est surtout le contexte de crise qui pousse les Français à traverser la Méditerranée.
Vanina raconte que c’est l'impression de stagner en France qui l’a poussée à envoyer son CV au Maroc. "J'ai postulé juste comme ça pour faire un petit test et j'ai été contactée immédiatement", confie la jeune femme, sur Europe 1. "En France, ils ne me répondent même pas pour me dire non. Donc je ne vais pas perdre mon temps", a-t-elle décidé.
Des salaires beaucoup moins élevés
Si l'embauche est facile, les salaires, en revanche, ne sont pas bien élevés au Maroc. Vanina, par exemple, devrait commencer son nouveau job avec un salaire de 1.200 euros. Mais contrairement à la France, les progressions de carrière sont beaucoup plus rapides au Maroc. La jeune femme espère donc doubler son salaire d'ici à un an.
L’engouement, nouveau, des Français a surpris en tout cas les autorités marocaines qui essaient de réfréner un peu le phénomène. Aujourd'hui au Maroc, toute entreprise qui souhaite embaucher un étranger doit d’abord expliquer pourquoi elle n’embauche pas un Marocain.