Le démenti est catégorique. Les forces spéciales françaises n’ont pas "arrêté" Laurent Gbagbo lundi, dans son palais présidentiel, à Abidjan. Mais, dans les faits, sans leur intervention, la bataille d’Abidjan ferait sans doute encore rage à l’heure actuelle. Retour sur le fil des événements.
Tout commence dans la nuit de dimanche à lundi. L’ONU demande à la France d’intervenir à ses côtés pour en finir avec les fidèles de Gbagbo, le président ivoirien sortant, qui ont repris le contrôle des deux principaux quartiers d’Abidjan : Cocody et le Plateau.
Les hélicoptères français et ceux de l’ONU entrent en action. Cette première série de frappes a pour but de déloger les pro-Gbagbo et de les obliger à se replier sur seul le palais présidentiel.
Le problème de timing : c’est que les forces pro-Ouattara refusent de combattre la nuit. Les forces françaises n'ont donc pas pu exploiter la situation créée par ce bombardement. Mais elles se sont déployées pour occuper le terrain dès qu’elles ont eu la certitude que la garde présidentielle s’était repliée sur la résidence.
300 hommes déployés
Le commandement de Licorne n’a pas lésiné sur les moyens. Environ 300 hommes, appuyés par une trentaine de blindés, ont sécurisé l’ensemble des axes entre le QG des forces d’Alassane Ouattara, l’hôtel du Golf et la résidence de Gbagbo.
Les troupes ont finalement repris le contrôle de l’avenue de France. Cet axe, le plus défendu par les forces de Gbagbo, tenait en échec les pro-Ouattara depuis plusieurs jours.
Une fois cette sécurisation terminée, les soldats français sont arrivés aux portes du palais présidentiel. Les hélicoptères français sont alors encore entrés en action. Ils ont pilonné, à coup de missiles, les défenses de la résidence de Laurent Gbagbo. Ces tirs d’efficacité avaient pour but de détruire les armes lourdes, les postes de combats et les blindés qui en gardaient le périmètre.
Les forces spéciales s'arrêtent à l’entrée du jardin
Toute résistance est devenue vaine. Vers midi, la garde présidentielle a finalement abandonné la résidence. Les forces françaises se sont avancées jusqu’à l’entrée du jardin, qui jouxte celui de l’ambassadeur de France.
Mais elles n’y sont pas entrées, selon les informations d'Europe 1. Les Français ont laissé aux milices de Ouattara le soin d’aller arrêter Laurent Gbagbo, dans son bureau, où il était avec son épouse, Simone, et son fils Michel.