Oeufs pochés avec des asperges, agneau et légumes du jardin, charlotte aux fraises du Kent. Le menu offert par Elizabeth II vendredi midi au château de Windsor aux têtes couronnées étrangères à l'occasion de son jubilé a de quoi faire saliver. Les noms des invités à ce somptueux repas ont en revanche fait grincer des dents les militants des droits de l'homme.
8 des 26 souverains invités peu appréciés
La reine Elizabeth II a convié les souverains de 26 pays pour célébrer son jubilé de diamant, soit 60 ans de règne. Mais la présence de huit d'entre eux - les monarques de Brunei, de Bahreïn, du Koweït, d'Oman, du Qatar, d'Arabie Saoudite, du Swaziland et des Émirats arabes unis - crée la polémique.
"Il est scandaleux que la reine ait invité des tyrans royaux pour célébrer son jubilé", dénonce ainsi le militant Peter Tatchell dans les colonnes du Guardian. "Inviter des despotes dont les mains sont ensanglantées est une honte pour notre monarchie et ternit les célébrations du jubilé de Diamant", estime encore l'activiste à la BBC.
Manifestations contre les rois du Bahreïn et du Swaziland
Le ministère britannique des Affaires étrangères s'est défendu, arguant que les invitations ont été envoyées avec l'accord de Buckingham Palace. Selon le Foreign Office, le roi du Bahreïn est "un ami et allié de longue date" du Royaume-Uni et Londres "soutient les réformes engagées" par le souverain dans son royaume. Une réponse qui n'a pas satisfait les militants. Une manifestation était prévue en fin d'après-midi vendredi devant l'ambassade du Bahreïn à Londres.
La présence du roi du Swaziland est également dénoncée par un groupe d'expatriés à Londres. Ils ont manifesté mercredi devant le Savoy - un palace en plein centre de la capitale britannique - où séjourne le roi Mswati II avec une suite de 30 personnes. Certains portaient des pancartes proclamant : "Faites leur manger des bouses de vache !", en allusion à l'extrême pauvreté du pays qui contraint certains habitants à cette extrémité.
Bisbille autour de Gibraltar, la reine Sofia privée de fête
Une autre polémique avait déjà terni le jubilé cette semaine. La reine Sofia d'Espagne, conviée par Elizabeth II, avait été contrainte par le gouvernement espagnol de décliner l'invitation. Il n'avait pas apprécié l'annonce de la visite prochaine du prince Edward, l'un des fils de la reine d'Angleterre, et son épouse, Sophie Rhys-Jones, sur le rocher de Gibraltar dont Madrid revendique la souveraineté.