"Merkozy" a été à la manœuvre pour 26

© REUTERS
  • Copié
Charles Carrasco avec Martial You , modifié à
Le duo Sarkozy-Merkel n'a pas réussi à convaincre le Royaume-Uni mais a bien imposé son accord.

Le tandem franco-allemand a turbiné pour l'obtention de l'accord à 26 lors du sommet de l'Union européenne à Bruxelles. Vendredi, Angela Merkel a salué cette coopération qui a "porté ses fruits" dans le sauvetage de l'euro car le seul point noir de ce sommet reste la Grande-Bretagne qui est de plus en plus isolée.

La préparation

Depuis quelques semaines, le couple franco-allemand ne se quitte plus. Bien avant le sommet, les deux dirigeants européens ont multiplié les déclarations pour appeler à l'union sacrée derrière un accord à 27 fixant davantage de discipline budgétaire, n'hésitant pas à parler d'un "risque d'éclatement" de l'Europe.

Sachant par avance que les négociations seraient difficiles, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy s'étaient donc réunis en petit comité jeudi avant l'ouverture  avec Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) ainsi que les deux patrons de l'UE : José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne et Herman Von Rompuy, le président.

"Si nous n'avions pas énormément réfléchi ensemble à la façon de développer les choses, je pense que nous n'aurions pas autant progressé", a estimé Angela Merkel durant le sommet. "Certes, parfois on s'en plaint", a-t-elle reconnu en référence aux critiques en Europe contre l'approche du tandem franco-allemand, surnommé "Merkozy".

"Pas un gentleman"

Nicolas Sarkozy a dû taper poing sur la table. Après plus de dix heures de discussion à l'issue de la première journée, le Royaume-Uni de David Cameron ne cède pas. Pour Nicolas Sarkozy, la Grande-Bretagne pose des "conditions inacceptables".

Les proches du président français ont assuré que les discussions entre le président français et le Premier ministre britannique avaient été "musclées". Selon les informations d'Europe 1, un conseiller du chef de l'Etat français a même déclaré que David Cameron "n'est pas un gentleman britannique".

Un proche de Nicolas Sarkozy aurait même considéré que ce sommet est "une claque" pour David Cameron, le premier ministre britannique, sorti isolé de la réunion de Bruxelles.

Une nouvelle Europe

Ce sommet est donc une victoire diplomatique pour le couple franco-allemand. A la mi-journée, les deux dirigeants européens n'ont pas lésiné sur les mots pour saluer la portée de l'accord : "c'est une nouvelle Europe qui naît aujourd'hui", ont déclaré de concert, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

Le message franco-allemand est clair : l'Europe peut se passer de Londres et l'Europe avancera même plus vite pour trouver des solutions. Le nouveau traité à 26 devrait être rédigé sous  trois semaines.