C'est un homme "choqué" et "fâché" qui s'est confié mercredi matin sur Europe 1. Paul Marchal, le père d’An, l'une des petites victimes de Marc Dutroux a dénoncé la possible libération de Michelle Martin, l'ex-femme et complice du pédophile.
"Je me sens très mal", a confié Paul Marchal. Michelle Martin "a reçu trente ans. J’ai cru que quand on donne trente ans, on reste en prison trente ans", a-t-il confié. "Elle était la complice de Dutroux pour enlèvements et viols", a-t-il rappelé estimant que pour de tels faits "trente ans c’est pas beaucoup". Michelle Martin a été condamnée à trente ans de prison en 2004 pour complicité d'enlèvement et de meurtres. Auparavant, en 1989, elle avait été condamnée à cinq ans de prison pour complicité de viol de cinq adolescentes en 1985. Elle avait été remise en liberté en 1992.
"Je demande à genoux de ne pas accepter la demande du monstre"
Le père d'An a exhorté la France a refusé la venue de Michelle Martin qui a exprimé le souhait de vivre dans un couvent français : "je demande à genoux de ne pas accepter la demande du monstre qui a été un monstre pour ma fille et pour cinq autres filles. C’est une psychopathe. J’espère que la France ne va pas accepter cela".
La Belgique a levé mardi le dernier obstacle à la libération de l'ex-femme et complice du meurtrier Marc Dutroux. Elle doit toutefois encore attendre le feu vert de Paris pour se rendre dans un couvent français. La Chancellerie a indiqué mardi soir qu'elle n'avait pas été saisie "à ce stade" d'une demande formelle du ministère belge de la Justice.
"La justice belge a oublié de m’informer"
L'éventualité que l'ex-femme du pédophile belge puisse vivre dans un couvent choque profondément Paul Marchal. En effet, à ses yeux, "pour le moment l’Eglise en Belgique est connue comme abuseur et violeur d'enfants". Pour lui, en acceptant Michelle Martin dans un couvent, l’Eglise se rendrait complice de violeurs d’enfants.
Autre motif de colère pour le père d'An : la justice belge "a oublié" de l’informer de la prochaine libération de Michelle Martin. C’est un journaliste qui lui a appris la nouvelle. "J’étais très choqué. Je comprends pas", a t-il regretté avant de conclure : "je me trouve dans un trou incroyable : avant c’était un trou créé par les tueurs et les violeurs de ma fille, maintenant c’est la justice qui crée ce trou, c'est pire".