Le gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie est tombé jeudi après la démission en bloc de ses membres Union Calédonienne (indépendantiste), qui dénoncent la position du chef de l'exécutif dans la querelle des deux drapeaux comme emblèmes de l'archipel, a indiqué le gouvernement. Les trois membres UC du gouvernement ainsi que leurs suivants de listes ont démissionné de l'institution, qui compte en tout 11 membres, élus à la proportionnelle par le Congrès de ce territoire autonome.
L'UC, parti du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), accuse Philippe Gomes (droite modérée) de faire de "l'obstruction" quant au choix de deux drapeaux - tricolore et kanak - comme emblème de l'archipel. "Le drapeau kanak est le visage d'une des deux légitimités du pays", a affirmé Charles Pidjot, président de l'UC, qui considère Philippe Gomes comme responsable du fait que quatre communes calédoniennes n'ont pas hissé les deux étendards.
La solution controversée de deux drapeaux a reçu le soutien du Premier ministre, François Fillon, venu à Nouméa en juillet, et a fait l'objet d'un voeu au Congrès calédonien. Elle s'écarte cependant de la procédure législative prévue par l'Accord de Nouméa, qui recommande en outre l'élaboration d'un seul drapeau, illustrant la communauté de destin.