L'Autriche a refusé d'indemniser Natascha Kampusch, enlevée et séquestrée pendant huit ans avant d'échapper à son ravisseur en août 2006, et qui dénonce des manquements dans l'enquête sur sa disparition, a annoncé mardi l'avocat de la jeune femme, Gerald Ganzger.
Pas de "soupçons fondés"
Natascha Kampusch, aujourd'hui âgée de 23 ans, avait déposé en février au ministère de l'Intérieur une demande d'indemnisation à hauteur d'un million d'euros, montrant du doigt les défauts de l'enquête et des pistes non suivies qui auraient pu lui permettre d'échapper à son ravisseur, Wolfgang Priklopil.
Le ministère de l'Intérieur a estimé qu'il n'y avait pas de "soupçons fondés" contre celui qui s'est avéré ensuite être le ravisseur et que la poursuite de l'enquête n'avait donc pas été jugée nécessaire.
Natascha Kampusch attendait un geste symbolique
"Ce refus n'est pas inattendu, mais Natascha Kampusch avait espéré que le ministère de l'Intérieur serait prêt au moins à faire un geste symbolique d'indemnisation, au vu des nombreuses négligences et erreurs dans l'enquête", a commenté Gerald Ganzger dans un communiqué. La jeune femme "ne veut pas intenter de procès qui durerait des années et lui pèserait trop lourd", a-t-il ajouté.
Dans son autobiographie publiée à l'automne dernier, Natascha Kampusch dénonçait déjà les lacunes dans l'enquête de la police. Des enquêteurs se sont rendus dans les jours suivant l'enlèvement au domicile de Wolfgang Priklopil à Strasshof, dans la banlieue de Vienne, où elle était séquestrée, mais n'ont ensuite pas suivi cette piste.