Il s’agirait de "la plus grande catastrophe naturelle" du pays, selon les médias brésiliens. Les pluies torrentielles qui ont dévasté la région de montagnes à une centaine de kilomètres au nord de Rio - dans la nuit de mardi à mercredi - ont déjà fait plus de 500 morts. Et le bilan pourrait s’alourdir. Chaque heure depuis deux jours, des centaines de sauveteurs découvrent de nouvelles victimes sous les torrents de boue qui ont ravagé cette région connue pour la douceur de son climat, refuge apprécié des habitants de Rio fuyant la chaleur de l'été austral.
Teresopolis, l’apocalypse
A Teresopolis, au nord de Rio, tout a été dévasté sur le passage de la boue : maison, immeubles, voitures, arbres. Un chef d’entreprise raconte, la voix tremblante, à un reporter d’Al Jazeera qu’au moins "cent cinquante personnes sont mortes rien qu’ici à Teresopolis". "La semaine dernière nous étions là, tous ensemble à plaisanter et aujourd’hui ils sont tous morts", confie l’homme qui demeure hébété devant l’ampleur des dégâts causés par la boue.
Selon un premier décompte officiel, ce sont en fait près de 200 personnes qui ont été ensevelies dans la seule ville de Teresopolis. "Le bilan va énormément augmenter. Il y a encore beaucoup de personnes ensevelies sans pouvoir être aidées car les équipes de secours ne peuvent se rendre auprès d'elles", a dit le maire de la ville, Jorge Mario, selon lequel trois quartiers de Teresopolis ont été détruits.
"Je n’ai jamais rien vu d’aussi terrible", pleure une autre habitante de Teresopolis :
Les torrents de boue qui ont ravagé le nord de Rio ont été d’une violence inouïe, comme le montrent ces images tournées dans la petite ville de São José do Vale do Rio Preto et postées sur Youtube. Une habitante tient en équilibre sur ce qu’il reste de sa maison, encerclée par des torrents de boue. Elle parvient à saisir une corde lancée par ses voisins. La corde dans une main, son petit chien dans l’autre, elle se fait tracter jusqu’au toit de la maison voisine. Elle s’en sort vivante, le chien lui est emporté par les flots.
Tractée par ses voisins, cette habitante de São José do Vale do Rio Preto s’en sort de peu :
La météo menace encore
Et les conditions météorologiques ne semblent pas s’arranger. "Ce qui nous préoccupe avec Dilma Rousseff, ce sont les prochaines heures car les prévisions (météorologiques) ne sont pas du tout rassurantes", a dit jeudi le gouverneur de l'Etat de Rio Sergio Cabral, au côté de la nouvelle présidente brésilienne qui a parcouru les zones sinistrées. Il a appelé la population dans les zones de risque à se réfugier en lieu sûr, "parce qu'il y a des risques d'éboulement de terrain. Je le répète, la situation au cours des prochaines heures n'est pas rassurante", a-t-il averti. Outres les 500 victimes, des milliers de brésiliens se retrouvent sans-abri.