Pourquoi l’Egypte a rouvert Rafah ?

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avec agences et François Clauss , modifié à
Ce terminal est le seul point de passage égyptien vers Gaza. La mesure est très symbolique.

Impossible d’y voir une simple coïncidence. Au lendemain de l’assaut mené par l’armée israélienne contre la flottille humanitaire qui s’approchait de Gaza, l’Egypte a décidé d’ouvrir à nouveau le terminal de Rafah. Un geste diplomatique visant à se désolidariser d'Israël alors que l'Egypte était jusqu'alors le pays arabe le plus modéré vis-à-vis d'Israël.

Ouverture pour une durée illimitée...

Le terminal de Rafah est le seul point de passage vers Gaza, enclave soumise à un blocus strict depuis trois ans et l’accession au pouvoir du Hamas, qu'Israël ne contrôle pas directement. Fermé la plupart du temps, l’Egypte ne l’ouvre d’ordinaire qu’au compte-gouttes, à raison de quelques jours par mois. Au contraire, l’ouverture annoncée mardi a été décidée pour une durée illimitée.

 

Officiellement, côté égyptien, l’ouverture de ce passage est destinée à "faire entrer les aides humanitaires et médicales nécessaires pour la bande de Gaza et accueillir les cas humanitaires, les blessés et les malades qui doivent passer par l'Egypte". Cette mesure "fait partie des efforts de l'Egypte pour alléger les souffrances du peuple palestinien", ajoute l’agence de presse égyptienne Mena. La priorité sera accordée aux cas médicaux et aux détenteurs de visas et de permis de travail étrangers.

La demande en avait d’ailleurs été faite par le chef en exil du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, qui avait engagé ses "frères égyptiens à saisir ce moment historique pour ouvrir le point de passage de Rafah".

Mais ouverture limitée

Reste que l’Egypte agit avec beaucoup de prudence dans ce domaine, limitant pour l’instant le passage aux vivres et aux médicaments.

Une réouverture complète et durable du poste frontalier de Rafah serait analysée comme une victoire diplomatique pour le Hamas et un revers pour Israël. Qui a clairement fait savoir depuis lundi qu’il n’était pas question d’alléger le blocus de Gaza.