Des rythmes latinos et des chorégraphies endiablées : voilà les composants d’une zumba réussie. Créés dans les années quatre-vingt-dix en Colombie et exportée aux Etats-Unis en 2001, les cours de zumba sont aujourd’hui dispensés dans plus de 125 pays dans le monde et comptent environ 12 millions d’adeptes. Mais le phénomène ne fait pas l’unanimité chez les ultra-orthodoxes qui souhaitent interdire cette activité aux femmes juives.
Des rabbins l’interdisent. Les mouvements des chorégraphies de la zumba, notamment les déhanchés, sont jugés "inappropriés" par certains rabbins qui défendent à leurs fidèles de pratiquer ce sport, notamment aux Etats-Unis. En 2011, par exemple, la ville de Lakewood, dans le New Jersey, qui compte une importante communauté de juifs orthodoxes, avait vu ses cours de zumba annulés après une plainte formulée par quelques rabbins.
Autre exemple, en septembre dernier, le quotidien Haaretz rapportait qu'un conseil de rabbins avait décidé d'interdire la pratique de la zumba dans la ville israélienne de Beitar Illit. Les habitants de la ville avaient alors estimé que ces ultra-orthodoxes essayaient de "transformer la ville en Afghanistan".
La zumba combine des éléments d'aérobic et de danses latines :
La zumba casher. Plutôt que de l’interdire, d’autres ont choisi la voie du "compromis" et proposent une zumba "casher" aux femmes qui souhaitent la pratiquer. A quoi ressemble-t-elle : des tenues moins déshabillées et des rythmes plus orientaux que latinos.
Une question qui divise les rabbins. Mais là encore, les mécontentements perdurent. "La question de la zumba divise les rabbins", observe le rabbin Eliyahu Fink, dans une lettre publiée par le quotidien israélien Haaretz. "Certains l’interdisent, d’autres se demandent comment la rendre casher, d’autres préfèrent ne pas faire de commentaire", ajoute-t-il. "C’est à chacun de décider", estime le religieux, visiblement agacé par tant de débat autour d’un simple sport.
Selon lui, les trois arguments avancés par les anti-zumba sont les suivants : la musique peut "endommager l’âme de celle qui l’écoute", les mouvements de danse peuvent "entamer la quête de spiritualité", et enfin "cette activité peut mener au pêché", rapporte Eliyahu Fink. "Aucun de ces arguments n’est objectif ! C’est à chacun de juger si la pratique de cette activité est en accord avec sa pratique de la religion", écrit-il, soulignant qu’aucun paragraphe ou chapitre "n’est dédié à la zumba dans le code de loi juive".