L'info. Lundi matin, le pape Benoît XVI a annoncé qu'il allait renoncer à sa fonction. Le Saint-Père passera donc officiellement le relais le 28 février prochain. Et le Vatican a d'ores et déjà précisé que son successeur serait certainement connu pour Pâques, qui tombe cette année le 31 mars. Qui sont les fameux papabili, ces cardinaux en bonne position pour le remplacer ?
Le critère : la même ligne doctrinale. Le successeur de Benoît XVI "ne sera pas plus traditionnel, mais ne comptons pas, sauf énorme surprise, sur un pape qui révolutionnera l'Eglise", a estimé le spécialiste des religions Odon Vallet. Qui insiste : au-delà de tous les autres critères, "ce qui compte, c'est la ligne théologique suivie", qui devrait rester proche de celle imposée par Benoît XVI lui-même.
Le candidat idéal ? Le cardinal Angelo Scola (en photo aux côtés de Benoît XVI). Récemment nommé par Benoît XVI qui apprécie ce théologien, l'archevêque de Milan aurait reçu à deux reprises la visite du pape dans son diocèse. Un signe ?
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Le critère : l'âge. "J’étais sûr que Benoît XVI allait démissionner parce qu’il avait vu Jean Paul II vraiment pas bien du tout à la fin de sa vie", a confié Odon Vallet sur Europe 1. Le souvenir du prédécesseur de Benoît XVI est aussi encore dans tous les esprits des catholiques.
Le candidat idéal ? Le cardinal Peter Erdo, l'archevêque de Budapest, qui n'a "que" 60 ans, a de bonnes chances de prendre la succession. D'autant qu'il maîtrise plusieurs langues, un autre argument important.
Le critère : l'origine géographique. Après la mort de Jean-Paul II, l'hypothèse d'un pape africain ou latino-américain, censé mieux représenter ces deux continents où l'Eglise catholique gagne encore des fidèles, avait déjà été soulevée. "Ce serait un signal fort s'il s'agissait d'un pape africain", confirme Odon Vallet, précisant que "les cardinaux africains passent une grande partie de l'année à Rome et sont tout à fait dans la ligne du Vatican". Aberto Toscano, journaliste et écrivain italien, n'est lui pas tout de cet avis. "Non pas pour une raison de racisme mais à cause du fait que l'Eglise africaine est vue avec beaucoup de méfiance et de soupçons au Vatican", explique-t-il au JDD.fr. "L'église africaine a amené avec elle des tendances un peu hétérodoxes par rapport à la doctrine de l'Eglise, notamment en matière de vie personnelle et de mœurs sexuelles". Et un pape latino-américain ? Pour faire pencher la balance, il faudrait qu'ils s'accordent entre eux sur un nom, or "les cardinaux ne s'entendent pas entre eux", écarte très rapidement Odon Vallet.
Le candidat idéal ? Le cardinal nigérian Francis Arinze (à gauche sur la photo) ou le Ghanéen Peter Turkson. Un candidat non-européen pourrait aussi être canadien, comme le cardinal Marc Ouellet, l'actuel préfet de la Congrégation pour les évêques qui a l'avantage d'être francophone.
Un autre scénario : et un pape français ? Pour trouver une trace d'un pape français, il faut remonter à Felix V au 15e siècle. Cette hypothèse est à prendre "sérieusement en considération", selon Alberto Toscano. Même son de cloche pour Odon Vallet, spécialiste des religions. "Parmi les papabili, un cardinal français a toutes ses chances. "
Le candidat idéal ? Le cardinal André Vingt-Trois, l'actual président de la Conférence des évêques de France, même s'il a lui-même confié qu'il ne voyait "pas très bien comment" le successeur de Benoît XVI pourrait être un Français.
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