Virage extrême à droite en Finlande. Le parti - au nom explicite - des Vrais Finlandais est arrivé, dimanche, troisième des législatives. Seul parti à avoir gagné du terrain depuis les dernières élections, il s’approprie 39 des 200 sièges de l’Assemblée. Les conservateurs qui ont, eux, remporté l’élection n’auront donc d’autre choix que de composer avec ces Vrais Finlandais.
Leur slogan : "Les Finlandais d’abord"
Qui sont-ils ? Les Vrais Finlandais sont issus du Parti rural finnois (SMP), créé en 1959. Le changement de nom a été décidé en 1995, alors que la Finlande faisait son entrée dans l’Union européenne.
Leur discours, eurosceptique et nationaliste, accompagné d'une politique socio-économique plutôt de gauche, est résumé par le slogan laconique : "Les Finlandais d'abord".
La politique européenne au centre de la campagne
Durant la campagne, les Vrais Finlandais, dont certains candidats sont membres du mouvement ultranationaliste bien plus radical Suomen Sisu, ont été accusés de xénophobie, de populisme et d'inexpérience. Ils ont toutefois tenu à s’éloigner du thème de l'immigration afin d’éviter d'être catalogués anti-étrangers. Pour prendre leurs adversaires à leur propre jeu, ils se sont, en revanche, concentrés sur la politique européenne.
Ainsi, les décisions de l’Union européenne et notamment l'attitude sur le dossier des aides financières aux pays membres de l'UE les plus en crise, a joué un rôle central dans la campagne. Avec des positions radicalement opposées à la Coalition nationale (pro-européenne et favorable à la garantie des prêts), les Vrais Finlandais (contre cette garantie) ont largement augmenté leur électorat.
Timo Soini, leader charismatique
Mais le parti des Vrais Finlandais se résume avant tout à la personnalité de Timo Soini. La cinquantaine bonhomme, il est le véritable artisan du succès de cette droite nationaliste.
Proche du peuple, rusé mais ferme, Timo Soini, a en effet su capter, par un charisme nettement supérieur à celui de ses adversaires, tout un électorat de déçus ou d'abstentionnistes traditionnels.
Avec son parler franc et son contact facile - on lui serre la main, on lui tape dans le dos, on l'apostrophe facilement -, il a été perçu comme un Finlandais moyen, une alternative aux politiciens élitistes, en particulier auprès de la classe ouvrière.
Au sein de sa formation, Timo Soini est réputé tenir fermement ses troupes. Chaque candidat a ainsi dû s'engager par écrit à ne pas quitter le parti durant au moins un an s'il est élu dimanche. Reste que son électorat est très divers. Le leader des Vrais Finlandais pourrait donc connaître les pires difficultés à tenir ses troupes après les élections.