Qui est le maître-chanteur à l'origine du suicide d'Amanda Todd ? La jeune Canadienne de 15 ans, a été retrouvée morte mercredi dans la maison familiale, à Coquitlam, près de Vancouver. En cause : une tristement banale histoire de harcèlement sur Internet. Mais alors que le gouvernement canadien a annoncé en début de semaine l'instauration d'une loi pour mieux protéger les adolescents, les cyberactivistes du groupe Anonymous n'ont pas attendu que la justice fasse son travail. Lundi soir, ils ont publié une vidéo affirmant que cette "abomination allait être punie".
Les Anonymous dénoncent le suspect :
Ils déclarent notamment avoir retrouvé l'identité de l'internaute qui a harcelé la jeune fille pendant plusieurs années, avant que celle-ci ne commette l'irréparable. Selon les pirates informatiques, le suspect, âgé de 32 ans, réside lui aussi à Vancouver. Il fréquenterait régulièrement des sites pédopornographiques et aurait même publié une vidéo d'Amanda sur un site pédophile.
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Nom et adresse rendus public
L'homme est en effet suspecté d'avoir incité la jeune fille, alors âgée de 12 ans, à lui montrer ses seins devant sa webcam. Les images ont ensuite été partagées sur Facebook et vues par des proches et des connaissances de la victime, la forçant à changer d'établissement scolaire à plusieurs reprises en raison des moqueries des élèves. Cette traque incessante a plongé Amanda Todd dans une profonde dépression, la drogue, l'alcool, la conduisant le 10 septembre dernier au suicide.
Un mois auparavant, elle avait lancé un SOS sur YouTube, racontant ses trois années de calvaire. Une vidéo qui a déclenché une vive émotion auprès des internautes canadiens et également auprès des Anonymous. Si bien que le groupe de cyberactivistes a été jusqu'à publier sur Internet le nom et l'adresse de l'harceleur présumé.
"Nous avons un système judiciaire"
Selon la chaîne de télévision CTV, l'intéressé a avoué avoir connu Amanda, mais a dit avoir été son ami. Il aurait également indiqué à la police le véritable coupable. Côté enquête, une demi-douzaine de policiers continuent leurs recherches.
Un avocat canadien a prévenu sur la chaîne CBC que "le système n'est pas censé condamner quelqu'un sans poursuites officielles. Il n'est pas censé être juge, jury et bourreau sur la place publique". "Nous avons un système judiciaire. Il doit fonctionner et il fonctionne", a insité Eric Gottardi, cité par Metro.
La publication par les Anonymous de l'identité du suspect relance en tout cas le débat sur la "cyber-intimidation" au Canada. La Première ministre de la province de Colombie-Britannique, Christy Clark, a lancé l'idée d'engager une discussion nationale sur l'opportunité de faire de la cyber-intimidation un délit puni par la loi.