C'est un partenariat historique qui a été inauguré mardi entre la France et la Grande Bretagne. Le Premier ministre britannique et le président français ont signé, à Londres, deux traités de coopération dans le secteur de la défense et la sécurité.
Une force militaire commune et une collaboration nucléaire
L'un des traités prévoit la création d'une force militaire conjointe de plusieurs milliers d'hommes, mobilisable pour des opérations extérieures bilatérales ou sous drapeaux de l'OTAN, de l'ONU ou de l'Union européenne. Cette "force expéditionnaire conjointe", forte de 3.500 à 5.000 soldats, devra commencer l'entraînement dès l'an prochain. Elle ne sera pas permanente, mais sera déployée pour des opérations spécifiques sous un commandement unique.
Et en vertu du second, les deux pays simuleront à partir de 2014 le fonctionnement de leur arsenal nucléaire dans un même laboratoire, implanté près de Dijon, dans le centre-est de la France. Parallèlement, un centre de recherche sera ouvert aux spécialistes des deux pays, dans le sud-est de l'Angleterre.
"Des alliés naturels"
"Un nouveau chapitre s'ouvre", a déclaré David Cameron. Pour le Premier ministre britannique, le Royaume-Uni "doit coopérer avec [ses] alliés", notamment en cette période de menace d'attentats. Avec la France, "nous sommes des partenaires naturels, nous avons des responsabilités nucléaires, nous avons une volonté et la capacité de jouer notre rôle dans les affaires mondiales.
"Il ne s'agit pas d'une armée européenne", a promis David Cameron, dont le parti conservateur est encore largement eurosceptique. "Il ne s'agit pas de partager notre pouvoir de dissuasion nucléaire. La Grande-Bretagne et la France sont et seront toujours des nations souveraines capables de déployer leurs forces armées de manière indépendante et dans nos intérêts nationaux quand nous décidons de le faire", a-t-il ajouté.
"Travailler main dans la main"
"Nous sommes heureux de travailler main dans la main avec vous", a à son tour déclaré le président français. "Toutes les conditions sont réunies pour une relation absolument exceptionnelle entre la Grande-Bretagne et la France", a jugé Nicolas Sarkozy, estimant qu'il existe entre les deux nations "un niveau de confiance jamais égalé dans l'Histoire".
"Nous considérons que l'effort de sécurité ne doit pas être relâché dans le monde dangereux qui est le nôtre", a souligné Nicolas Sarkozy. "Au moment où certains disent que l'Europe souffre d'un certain rétrécissement stratégique, nous montrons, Anglais et Français, que ce n'est pas le cas", s'est-il félicité. "On ne résoudra pas les problèmes du XXIe siècle avec les idées du XXe", a encore fait remarquer le chef de l'Etat français.
"Nous irons au sommet de l’Otan avec une vision commune. Nous avons des engagements communs et nous les engagerons ensemble", a assuré Nicolas Sarkozy. Et, a-t-il ajouté, cette collaboration "permet de réaliser un certain nombre d’économies".
"Aujourd'hui, je suis très heureux de pouvoir dire que contrairement aux apparences, les montres de la France et de l'Angleterre marquent strictement la même heure", a conclu Nicolas Sarkozy.