Après les Etats-Unis, la Belgique et la Grande-Bretagne, c'est à la France d’annoncer le renforcement de la sécurité aéroportuaire. Un appel à la vigilance en Europe et au Proche-Orient a été lancé par Washington, face à la crainte de l'utilisation de nouvelles bombes ultra-sophistiquées par des groupes terroristes.
Des engins indétectables. Le gouvernement de Barack Obama n'a cependant pas spécifié la nature exacte, la localisation ou l'imminence du nouveau péril, dans sa mise en garde dévoilée à l'avant-veille de la fête nationale américaine du 4-Juillet.
Les officiels et experts insistent néanmoins sur la conjonction inquiétante de deux phénomènes : la mise au point par des artificiers d'engins indétectables, et les déplacements de djihadistes radicalisés dans des pays en guerre comme la Syrie. Le groupe terroriste Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) est particulièrement en pointe sur ces méthodes.
C'est le secrétaire américain à la Sécurité intérieure Jeh Johnson qui avait sonné l'alerte en annonçant le déploiement "dans les prochains jours" de nouvelles procédures de sécurité. Un responsable de son ministère a précisé qu'il s'agissait d'accentuer les contrôles dans les aéroports desservant les Etats-Unis au Proche-Orient et en Europe.
Les pays européens évasifs. Interrogé sur les précautions additionnelles en France, le porte-parole de la Direction générale de l'aviation civile s'est montré évasif : "Pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons pas dévoiler ces mesures complémentaires." Le Premier ministre David Cameron avait eu le même genre de réponse sur les mesures britanniques : "Nous prenons ce genre de décisions en fonction des éléments à notre disposition dans le cadre d'une coopération avec nos partenaires", a-t-il déclaré. "La sécurité des voyageurs doit primer, nous ne devons prendre aucun risque", a-t-il ajouté alors que ses services mentionnaient "une menace évolutive".
En Belgique, la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet a été plus spécifique en indiquant que la surveillance accrue s'exercerait sur "du matériel électronique, des tablettes, ordinateurs, téléphones portables pour s'assurer qu'il n'y ait pas de substance explosive".
Pas de signes pour le moment dans les aéroports. Quoi qu'il en soit, à Londres-Heathrow, premier aéroport international en nombre de passagers, aucun déploiement policier ni aucune file d'attente n'étaient discernables dans la journée de jeudi. Les autorités britanniques n'ont d'ailleurs pas cru bon de relever le niveau d'alerte, maintenu "à substantiel", soit le 3e cran sur une échelle de 5.
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