Boris Boillon a finalement dû faire marche arrière. "Je m'excuse auprès des journalistes et de tous les Tunisiens", a déclaré samedi soir à la télévision tunisienne le nouvel ambassadeur de France . "S'ils ont pris mes réponses comme une manière de répondre de façon hautaine, je le regrette et je suis vraiment désolé ", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il avait "été plus spontané" (qu'il) n'aurait du l'être. Dorénavant, je dois parler de manière plus polie", a-t-il ajouté.
Les journalistes tunisiens avaient été très choqués par une première rencontre du diplomate français avec la presse, jeudi, au cours de laquelle Boris Boillon avait refusé de répondre à certaines questions ou les avait qualifiées de "débiles" ou de "n'importe quoi". Des extraits de cet, échange avaient été diffusés à la télévision tunisienne et repris sur Facebook. Une page a d'ailleurs été ouverte sur le réseau social et baptisée "Boris Boillon, dégage !"
Voici un extrait de la rencontre en question diffusée sur You Tube :
"Boris Boillon, dégage !", clament des manifestants
Dans la journée de samedi, près de 500 manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade de France, avenue Bourguiba à Tunis, pour réclamer le départ du nouvel ambassadeur de France. Les Tunisiens mobilisés devant le bâtiment ont dénoncé ce qu'ils qualifient de "manque de diplomatie" du représentant. Jeudi déjà, à la suite de la conférence de presse, des Tunisiens avaient critiqué l'"agressivité" du diplomate arabophone, qui était jusqu'alors en poste en Irak.
Les banderoles des manifestants étaient très virulentes. "M. Boillon, vous occupez un poste diplomatique et vous n'avez rien d'un diplomate", "dégagez, petit Sarko !", "Boris dégage !", "C'est vous qui faites honte à la France", pouvait-on effectivement y lire.
Le Quai d'Orsay réagit
Le ministère des Affaires étrangères est venu samedi après-midi à la rescousse de son diplomate. Boris Boillon "est dans l'action, pas dans la polémique", a rappelé le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. "Le dynamisme de M. Boillon est un gage de résultat dans cette période cruciale où nos relations sont en train d'aborder une nouvelle étape, de prendre un nouvel élan, en s'appuyant sur une nouvelle ambition partagée", a-t-il ainsi défendu. "C'est vers cet objectif que porte l'effort de notre ambassadeur. Il y consacre toute son énergie", a-t-il également fait valoir.
"Le faire remplacer"
De son côté, le PS a vite ajouté son grain de sable à la polémique naissante. Harlem Désir, numéro deux du parti, a jugé samedi que le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon, devait "s'excuser immédiatement" après ses déclarations controversées. "Ce nouvel incident aggrave la dégradation des relations franco-tunisiennes, déjà largement mises à mal par l'attitude et les déclarations de Michèle Alliot-Marie", ajoute Harlem Désir sur son blog. Selon lui, "le mieux serait de rappeler cet ambassadeur et de le faire remplacer par un ambassadeur digne de ce nom".