L'appel du site Mediapart pour une TVA réduite à 2,1% pour la presse en ligne a reçu de nouveaux soutiens vendredi, alors que comme lui Le Monde va être la cible d'un contrôle fiscal, a-t-on appris de source informée. Le syndicat national des journalistes (SNJ), plusieurs patrons de presse et des élus, ainsi que 16.000 internautes, ont signé la pétition de Mediapart, a annoncé le site et le SNJ.
Alors qu'il devrait payer une TVA légale de 19,6%, Mediapart s'applique depuis trois ans une TVA de 2,1%, alignée sur celle de la presse papier. De nombreux autres sites d'information le font aussi, y compris depuis cet été les sites des grands quotidiens nationaux : tous ont décidé d'appliquer cette politique, mais en provisionnant la différence dans leurs comptes, selon des sources professionnelles.
Cette fronde a pris un nouveau tournant quand la semaine dernière Mediapart, ainsi qu'Indigo (éditeur de La Lettre A) et le site Terra Eco, trois piliers du syndicat de la presse en ligne (Spiil), ont reçu par huissier un "avis de vérification de comptabilité", qui risque d'aboutir pour Mediapart à un redressement de plusieurs millions d'euros.
Le risque est grand pour le site dirigé par Edwy Plenel, qui n'a pas provisionné la différence dans ses comptes, selon une source informée. Mediapart affiche pour cette année un bénéfice de près d'un million d'euros pour un chiffre d'affaires de 7 millions, mais basculerait dans le rouge avec une TVA normale. D'où son "appel pour l'égalité fiscale". Simultanément, et pour la première fois depuis 70 ans, Le Monde a reçu la semaine dernière un avis de contrôle fiscal.