Nancy : un meurtrier condamné en première instance remis en liberté pour délais d'audiencement trop longs

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avec AFP / Crédits photo : AFP
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nancy a remis en liberté le 21 décembre un trentenaire condamné en première instance pour le meurtre de son cousin par alliance, tué de trois balles en pleine rue à Sarreguemines. Et ce en raison de délais d'audiencement dépassés pour fixer la date de son procès d'appel.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nancy a remis en liberté le 21 décembre un trentenaire condamné en première instance pour meurtre, en raison de délais d'audiencement dépassés pour fixer la date de son procès d'appel, a-t-on appris mercredi. Kevin Boulesteix a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son cousin par alliance, Logan Schmidt, 22 ans, tué de trois balles en pleine rue à Sarreguemines en Moselle en juin 2019.

"Des problèmes de délais d'audiencement"

A l'issue de son procès en novembre 2022 devant la cour d'assises de la Moselle, Kevin Boulesteix avait fait appel de sa condamnation. Il attend depuis lors une date d'audience pour son nouveau procès. "Il n'est pas prêt d'avoir lieu, pas avant fin 2024, voire 2025, compte tenu des problèmes de délais d'audiencement", a précisé à l'AFP l'un de ses conseils, Me Samira Boudiba. "Mon client est détenu provisoirement depuis cinq ans, il a déjà eu une première prolongation exceptionnelle de six mois, il ne peut pas faire l'objet d'une deuxième."

"On ne peut pas maintenir en détention provisoire les gens indéfiniment en renouvelant à titre exceptionnel des mandats de dépôt, ce n'est pas prévu par le droit", a-t-elle ajouté. Le procès en appel, initialement prévu courant 2023, avait été renvoyé en raison de l'absence du directeur d'enquête.

Un "coup de massue" pour les parents de la victime

Pour les parents de la victime, Joseph Hassli et Christiane Schmidt, cette remise en liberté, "c'est le coup de massue : comment peuvent-ils libérer un meurtrier ?" "On est choqués, c'est incompréhensible", a réagi leur avocate Me Valérie Doeble. "La justification donnée dans la décision reste nébuleuse et Kevin Boulesteix a été libéré contre l'avis du procureur de la République qui s'y est fermement opposé".

Le parquet général a, d'ailleurs, formé un pourvoi en cassation, après avoir été sollicité par Me Frédérique Loescher, avocate représentant les tantes de la victime. Depuis qu'il a été libéré, Kevin Boulesteix à l'interdiction de quitter le Grand Est, de paraître à Sarreguemines, d'entrer en contact avec les parties civiles et doit pointer une fois par semaine dans une gendarmerie.