Polémique Oudéa-Castéra : une plainte en diffamation déposée contre la ministre de l'Éducation

Oudéa-Castéra
Une plainte en diffamation vise Oudéa-Castéra pour ses propos sur l'école publique. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP / Crédits photo : Thomas SAMSON / AFP
Après avoir justifié la scolarisation de ses enfants dans le privé en raison "des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" à l'école publique Littré, à Paris, la ministre de l'Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra est visée par une plainte pour diffamation déposée par un syndicat d'enseignants du public.

Le Syndicat national des agents publics de l'Education nationale (SNAPEN) a déposé plainte mardi à Paris contre la ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, visant les propos qu'elle a tenus pour justifier la scolarisation de ses enfants dans le privé. Cette plainte en diffamation, consultée par l'AFP, a été déposée devant la Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des membres du gouvernement pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions.

Elle vise les propos tenus vendredi par Amélie Oudéa-Castéra pour expliquer la scolarisation de ses trois fils dans un prestigieux établissement privé parisien. En particulier ses déclarations sur sa "frustration" face à "des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" à l'école publique Littré - d'où elle avait retiré son fils aîné pour le mettre dans le privé.

La réputation des agents de l'enseignement public "décrédibilisée"

Cette plainte "vise à sanctionner ces propos qui touchent la réputation des agents en décrédibilisant l'enseignement public et, plus généralement, à imposer le respect dû par les plus hautes administrations à ces derniers", a commenté Gérard Lenfant, président du SNAPEN. Ce syndicat se présente comme "apolitique", ouvert à "tous les personnels du ministère de l'Education nationale présents sur le terrain dans les académies de Toulouse et Montpellier".

"Rien ne saurait justifier la tenue de propos diffamatoires dans le seul but de tenter d'échapper à une polémique, qui plus est légitime et d'intérêt public. L'enseignement public ne saurait être cloué au pilori, pour permettre à un ministre de l'Education de justifier la scolarisation de son enfant dans le privé", a réagi Me Vincent Brengarth, avocat du syndicat dans cette procédure. Les plaintes adressées à la CJR sont filtrées par une commission des requêtes, qui peut les classer ou les transmettre à une commission d'instruction. A l'issue de l'instruction, cette commission prononce un non-lieu ou un renvoi en procès.