Trafics à la prison de Réau en Seine-et-Marne : six surveillants mis en examen, dont deux écroués

© Philippe LOPEZ / AFP
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avec AFP
Six surveillants de la prison de Réau (Seine-et-Marne) ont été mis en examen, dont deux ont été écroués, pour avoir participé à divers trafics, notamment de stupéfiants, dans l'établissement, a annoncé vendredi le procureur de Melun, Jean-Michel Bourlès.

Les six surveillants de la prison de Réau avaient été placés en garde à vue pour avoir "participé à l'introduction en détention d'objets ou substances interdites, notamment des téléphones portables, des bouteilles d'alcool et des produits stupéfiants", selon le parquet.

En plus des deux écroués, trois autres ont été incarcérés dans l'attente d'un débat contradictoire, qui aura lieu lundi et mardi. Le sixième a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer son activité professionnelle.

Suspectés d'avoir commencé leurs trafics en octobre 2022

Ces surveillants sont suspectés d'avoir commencé leurs trafics en octobre 2022. Contre rémunération, ils ont fait passer clandestinement résine de cannabis, téléphones portables et chargeurs, alcool et bouteilles de parfum, a détaillé à l'AFP une source proche du dossier.

 

Plusieurs milliers d'euros en espèce ont été retrouvés aux domiciles de certains mis en cause. L'enquête, confiée au commissariat de Melun-Val de Seine, avait débuté après un signalement des services pénitentiaires.

L'enquête se poursuit

Une information judiciaire a été ouverte jeudi pour trafic de stupéfiants, remise illicite d'objets en détention, blanchiment et corruption et association de malfaiteurs. L'enquête se poursuit désormais sous la direction d'un juge d'instruction.

En contact direct avec les détenus, les surveillants sont des cibles privilégiées des tentatives de corruption, notamment de la part d'organisations criminelles. Ces dernières années, plusieurs affaires de corruption pénitentiaire ont été jugées devant les tribunaux.

En mars 2023, un surveillant de 39 ans du centre pénitentiaire de La Talaudière (Loire) a été condamné à trois ans de prison, dont la moitié avec sursis. Il était parvenu à faire rentrer, sans être contrôlé par ses collègues, denrées alimentaires, consoles de jeux et téléphones portables, stupéfiants et même une piscine gonflable