A la veille de l’anniversaire de l’accession de François Mitterrand à l’Elysée, Mazarine Pingeot a confié à Pierre-Louis Basse ses souvenirs du 10 mai 1981, ce jour où son père est devenu président de la République. Finalement, elle ne se souvient que très peu de cette soirée. A l’époque, elle n’avait que six ans. Elle se trouvait "seule avec sa mère" dans leur appartement, devant la télévision. "J’ai oublié pas mal de trucs, j’étais petite", concède Mazarine Pingeot.
"Je n’ai sans doute pas mesuré l’importance de la chose", estime-t-elle aujourd'hui :
Longtemps inconnue du grand public, la fille de François Mitterrand est revenue sur la personnalité subtile et complexe de son père : "Il y a quelque chose de l’ordre du romanesque mais je pense qu’il concevait sa vie de cette façon là. Il était nourri de littératures. Il avait un imaginaire et un rapport au monde qui passait par cette émotion romanesque", explique-t-elle. "Mon père faisait ce qu’il voulait. La bienséance n’était pas vraiment ce qui pouvait l’arrêter", lance l’écrivaine, dans un sourire.
Mazarine Pingeot est restée dans l’ombre de son père jusqu’en 1994, lorsque la presse révéla qu’elle était la fille cachée de François Mitterrand. Un tournant dans sa vie : "Il y a eu deux grandes étapes : l’étape de la clandestinité où ce jeu de miroir était plus complexe. (…) Ensuite, il y a eu le temps de la reconnaissance où l’on voyait d’abord en moi la fille de mon père", se souvient celle qui estime qu’elle porte désormais "malgré [elle] la mémoire" de François Mitterrand.