Dans un an, les Français seront appelés à voter pour l’élection présidentielle. Le scrutin sera-t-il soumis à la même polémique qu’en 2007 ? C'est ce que redoute le chroniqueur Guy Birenbaum, comme il l'expliquait lundi matin sur Europe 1. Officiellement, la loi française interdit toute publication des chiffres avant 20 h 00. Mais cette restriction avait été largement bravée durant l’entre deux-tours, qui opposait Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal.
Sur les réseaux sociaux -Twitter et Facebook - ou encore sur les blogs, les premières estimations avaient fuité dès 18h00. Les sites d’informations suisses et belges avaient été les premiers à révéler les tendances du scrutin hexagonal, n’étant pas soumis à la législation française. A l’instar du site du journal suisse Le Temps, qui avait fourni les premiers chiffres peu avant 18 h00.
"Une traînée de poudre"
Les instituts de sondage et les journalistes disposent en effet d’informations avant l’échéance officielle. "Nous donnons avant 20h00 les premiers chiffres à nos clients : des médias, des partis politiques…", a confirmé à Europe1.fr Frédéric Dabi, directeur stratégies et opinion à l’Ifop.
"Ces données fuitent comme une traînée de poudre et sont reprises sur les réseaux sociaux. Nous sommes à l’origine de l’information mais son usage et son exploitation nous échappe", a concèdé Frédéric Dabi.
De quoi sérieusement entraver le scrutin, puisque, dans les grandes villes, les bureaux de vote sont ouverts jusqu’à 20h00. Un électeur lambda peut donc aller mettre son bulletin dans l’urne entre 18h00 et 20h00, en ayant connaissance des premiers résultats.
75.000 euros d’amende
L’impact des réseaux sociaux était beaucoup moins fort en 2007. Leur explosion a considérablement changé la donne. Journalistes et politiques sont très nombreux sur Twitter, à poster quotidiennement des messages de 140 signes. Facebook revendique de son côté plus de 20 millions d’utilisateurs français. D’ici un an, le réseau social pourrait atteindre les 25 millions de membres à travers l’Hexagone.
Si la loi prévoit une amende de 75.000 euros, la Commission nationale de contrôle de la campagne reste impuissante face à tous les sites et blogs hébergés à l’étranger. Reste désormais à savoir si les textes évolueront d’ici là pour éviter toute fuite avant l’heure.