En 2007, il avait renoncé au dernier moment. Cette fois, Nicolas Hulot semble plus déterminé que jamais. Sauf surprise de dernière minute, l’animateur d’Ushuaïa présentera sa candidature à la présidentielle, mercredi, à Sevran, en Seine-Saint-Denis, ville de Stéphane Gatignon, membre d'Europe-Ecologie-Les Verts et ancien du PCF.
Fort de son aura médiatique, le futur candidat souhaite tisser un lien direct avec les Français, sans pour autant se laisser enfermer dans le cadre rigide d’un parti. Mais choisira-t-il alors de participer aux primaires organisées par Europe Ecologie-Les Verts où il serait en duel avec Eva Joly ? Rien ne semble acté, pour le moment. Une chose est sûre : contrairement à 2007, l’animateur semble cette fois bel et bien prêt à se lancer dans l’aventure. Il a en tout cas pris des dispositions dans ce sens.
Adieu le salaire de TF1 et la fondation Hulot
Nicolas Hulot, qui va fêter ses 56 ans à la fin du mois, a pris les deux décisions qui lui permettent d'être candidat. D'abord, l’animateur télé vient de renoncer à son salaire de 30.000 euros par mois que lui verse la chaîne privée. Et, à partir de mercredi, il ne sera plus président de la Fondation qui porte son nom.
Des motivations diverses et variées
Selon son entourage, Nicolas Hulot s'est rendu compte des limites de son influence sur la classe politique et veut désormais aller plus loin. Avant la dernière présidentielle, en 2007, l’animateur avait réussi à faire signer son Pacte écologique à tous les candidats sauf au président du Front national, Jean-Marie Le Pen. Mais, depuis, il y a eu aussi l'échec du Grenelle de l'environnement. Des insatisfactions qui l’ont poussé à s’engager davantage sur le plan politique.
Nicolas Hulot, lui, évoque sa rencontre avec Raoni, le chef d'une tribu en Amazonie et la montée de Marine Le Pen dans les sondages comme motivations principales à sa candidature annoncée.
Etienne Mougeotte, qui a été son patron pendant des années à TF1, avance encore une autre hypothèse. Selon lui, c’est d'abord par goût du défi que l'écolo cathodique a décidé de se présenter cette fois. "J’ai vu cet aventurier narcissique à très fort individualisme devenir un messager convaincu qu’au fond il fallait qu’il aille au-delà du témoignage. Mais une chose est de faire ce qu’il a fait jusqu’à maintenant, et une autre est de se lancer dans la bataille présidentielle. C’est un homme de l’extrême, qui aime se mettre en danger", confie son ancien patron.
"J’ai vu Hulot se transformer" explique t-il :
Un programme 100% social
Depuis quelques mois, Nicolas Hulot se prépare avec sa garde rapprochée, composée de quelques fidèles. Parmi eux, Pascal Durand, un avocat parisien, Jean-Paul Besset, un ancien trotskiste eurodéputé, ou encore Annabelle Jaeger, une élue régionale en PACA. Comme tout candidat, l’animateur télé prépare son programme, tourné à 100% vers le social, précise son équipe.
Entretenir ses réseaux
Côté réseaux, le pilote et ami Gérard Felzer lui organise des rencontres avec des experts, sur sa péniche amarrée en face de l'Assemblée nationale. Pour lui, la force de Nicolas Hulot, c'est d'être inclassable. "Il a peut-être une culture de droite (…) Il a vécu TF1, Ushuaïa, et ce n’était pas forcément des gens de gauche. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’a pas une vision", confie son ami.
"Il arrive avec un œil neuf " :