Quiproquo ou annonce de candidature déguisée ? Le président Nicolas Sarkozy aurait confié mardi soir qu'il était à l'Elysée "pour deux mandats pas plus", devant une trentaine de députés et sénateurs UMP, membres du club "La Droite sociale" du ministre délégué aux Affaires européennes, Laurent Wauquiez, lui aussi présent.
"Après ce sera la dolce vita"
"Moi, vous savez, je suis là pour deux mandats, pas plus. Après ce sera la dolce vita", aurait-il dit, selon plusieurs participants, en rappelant que son épouse Carla Bruni était "italienne" et qu'il fallait "penser à faire autre chose après" l'Elysée.
Des propos que l'Elysée a rectifiés dans la soirée précisant que le président avait déclaré : qu'il ne pouvait se présenter "qu'à deux mandats, pas plus". Pour Damien Abad, député européen et conseiller régional Rhône-Alpes, qui était présent à cette réunion, Nicolas Sarkozy n’a pas, à travers cette phrase, annoncé sa candidature.
Il n’a jamais employé le mot "je "
"Je m’inscris en faux par rapport à ce qui a été dit. Il n’a jamais employé le mot "je"", a précisé l’eurodéputé, sur Europe 1. "Il a dit que quand on fait deux mandats, il faut ensuite de la respiration démocratique et c’est dans ce sens là qu’il a prononcé cette phrase".
A propos de la "dolce vita", "il a dit que le travail du Président est un travail dur et que la vie qu’on a, après celle de président, c’est la dolce vita, c’est-à-dire qu’on a une vie moins contraignante", a précisé Damien Abad. Il s’agissait donc, selon lui, d’une considération d’ordre constitutionnelle et non l’annonce d’une candidature.
Depuis la révision constitutionnelle de 2008 le nombre de mandats présidentiels consécutifs est limité à deux, conformément aux voeux du chef de l'Etat.
"Il y a une autre vie après l'Elysée. Dans notre famille politique, il y a plein de talents qu'il faut faire vivre. Je ne veux surtout pas qu'on m'accuse de vouloir brimer qui que ce soit. Je ne suis pas là pour couper les têtes, je suis très content qu'il y ait des talents. Et le moment venu (lors de la présidentielle de 2017, ndlr), que le meilleur gagne !", a poursuivi Nicolas Sarkozy en citant Jean-François Copé, Bruno Le Maire, François Baroin, Laurent Wauquiez ou encore Xavier Bertrand.