A l'UMP, chacun avance ses pions

A l'approche des vacances et avant une rentrée qui s'annonce chargée, le principal parti de droite se met en ordre de bataille pour le congrès de Novembre. A l'instar de François Fillon.
A l'approche des vacances et avant une rentrée qui s'annonce chargée, le principal parti de droite se met en ordre de bataille pour le congrès de Novembre. A l'instar de François Fillon. © REUTERS
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La guerre entre Fillon et Copé pour la présidence du parti a franchi un cap cette semaine.

Pas de temps mort à l'UMP. A l'approche des vacances et en vue d'une rentrée qui s'annonce chargée, le principal parti de droite se met en ordre de bataille pour le congrès de novembre. Un rendez-vous capital, où se décidera non seulement la présidence de l'UMP mais aussi la mise en place de mouvements. Retour sur une semaine où chacun a avancé ses pions à l'UMP.

LUNDI

• Fillon affiche sa confiance

Jouissant d'une forte popularité auprès des sympathisants UMP, l'ex-Premier ministre se sent pousser des ailes. Lundi, dans les Vosges, en campagne sur les terres de son ancien mentor Philippe Seguin, François Fillon se laisse aller à quelques confidences auprès des journalistes. Après un "Je ne pense pas perdre" lâché la semaine dernière, le nouveau député de Paris juge qu'il n'y a pas de "différence fondamentale entre un sympathisant et un militant" et prend date sans attendre pour la présidentielle de 2017.

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Le congrès de novembre, "vrai débat démocratique", "c'est une primaire à nous avant l'heure, qui donnera une vraie légitimité" au vainqueur, lâche François Fillon. Comprendre : le président de l'UMP élu en novembre sera de facto le candidat du parti en 2017.

• Naissance de la "Droite forte"

Non "le sarkozysme n'est pas une nostalgie". Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, tous deux secrétaires nationaux de l'UMP annoncent leur intention de créer un nouveau mouvement à l''UMP, la "Droite forte". Selon les intéressés, il s'agit d'un courant à mi-chemin entre les Humanistes et la Droite populaire.

Après la Droite populaire (aile droite du parti), les Humanistes (centristes), la Droite moderne (les libéraux), le "Rassemblement gaulliste" (initié par le sénateur Roger Karoutchi), et la France Droite (fondé par NKM), la Droite forte est le dernier-né d'une longue série de mouvements à l'UMP.

Ces mouvements seront entérinés en novembre. Ceux ayant franchi la barre des 10% de votants seront représentés, à la proportionnelle, dans toutes les instances.

MARDI

• Copé affiche sa "surprise"

La réponse du berger à la bergère ne s'est pas fait attendre. Invité sur RTL à réagir à la confiance affichée la veille par son rival, l'actuel patron de l'UMP Jean-François Copé se dit "surpris", soulignant qu'il ne faut pas de malentendu". "Cette élection ne vise qu'à une seule chose (…) : "donner aux militants de l'UMP, le libre choix de celui qui va diriger avec une équipe, pas tout seul, notre parti pendant une période très particulière, qui n'est pas celle de 2017, qui est celle de 2012 à 2015", rectifie-t-il.

 

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Au passage, le secrétaire général de l'UMP n'oublie pas de rafraîchir la mémoire du Sarthois : " Vous vous souvenez sans doute de cette formule de Philippe Seguin aux présidentielles de 1995. On lui disait que le candidat qu'il soutenait à l'époque, Jacques Chirac, n'avait aucune chance et Philippe Seguin avait fait un discours célèbre sur le thème 'Circulez, il n'y a rien à voir"".

• Fillon en force chez les Jeunes Pop'

Dans un communiqué publié dans Paris Match, une trentaine de responsables des Jeunes populaires (les jeunes de l'UMP) annoncent officiellement "soutenir la candidature de ­François Fillon à la présidence de l’UMP ". Mickael Camilleri, délégué national des Jeunes populaires et soutien de François Fillon, précise : "les jeunes se rassemblent spontanément autour de Fillon, sans organisation officielle".

MERCREDI

• Un "comité" pour Copé

Camille Bedin, secrétaire nationale de l'UMP annonce la création d'un "Comité pour la candidature de Jean-François Copé" à la présidence de l'UMP. Objectif : lancer, avant même l'entrée en lice officielle du secrétaire général, le processus de récolte des parrainages (il en faut au moins 8.000, nldr).

Dans un appel lancé sur Facebook aux militants UMP, cette proche du patron de l'UMP juge "essentiel" d'accorder "dès aujourd'hui (son) parrainage à Jean-François Copé", "le meilleur pour incarner une opposition sans compromission face à la gauche" et "une droite véritablement moderne et décomplexée".

JEUDI

• Les outsiders ne lâchent rien

Pour eux, accéder à la présidence de l'UMP s'annonce plus compliqué en raison du seuil des 8.000 parrainages requis pour se présenter. Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire doivent donc redoubler d'efforts. Mais les deux anciens ministres de Sarkozy affichent un certain optimisme. Sur I-Télé, l'ancien ministre de l'Agriculture, lui, assure que "les choses se passent bien" dans sa quête des parrainages d'adhérents. Il y a quelque chose qui accroche. Il y a des parlementaires qui sont derrière moi. Il y a une vraie adhésion au projet politique que je propose", se prévaut-il.

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L'ancienne porte-parole du candidat Sarkozy, elle, s'occupe de sa campagne de promotion. "Ma droite à moi, elle n'est pas conservatrice. On est là pour produire des idées nouvelles, éventuellement aussi (pour) casser les codes, aller à l'encontre de la pensée unique ", avance NKM sur France 2.

Attaquée par une frange de la droite qui lui reproche son côté "bo-bo", l'ex-ministre de l'Ecologie balaie une fois pour toute ces critiques : "souvent, ceux qui disent cela et jettent ces anathèmes vivent en plein coeur de Paris et n'ont jamais mis les pieds dans une banlieue comme la mienne", répond une fois pour toutes la députée-maire de Longjumeau.

 • Fillon en rajoute une couche

François Fillon finit la semaine comme il l'a commencée : sur les chapeaux de roue. Dans une interview à Nice Matin, François Fillon dit vouloir rassembler "très largement", "pas seulement les adhérents de l'UMP", et refuse "un parti qui exclut, qui rejette". Toujours confiant dans ses chances de gagner, l'ex-Premier ministre assure toutefois qu'il fera "tout pour" que ce match avec notamment son rival Jean-François Copé ne laisse pas de cicatrices. Réponse à l'automne.