Alors que le conflit s'enlise dans les aéroports, Nicolas Sarkozy a appelé à "les employeurs et les salariés à dialoguer". Sept jours après le début du mouvement des agents aéroportuaires, lancé pour obtenir des négociations sur les salaires et les conditions de travail, le gouvernement tente en vain de trouver une sortie de crise au mouvement.
Jeudi matin à l'aube, 45 membres de la police aux frontières (PAF), ainsi que des membres de la gendarmerie des transports aériens ont été déployés à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, pour remplacer les agents de sûreté.
Sarkozy contre "la prise d'otage des usagers"
Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, s'est également rendu à Roissy et s'est défendu de porter atteinte au droit de grève. "Vous aurez constaté qu'il n'y a pas eu de réquisition du personnel. Par conséquent, le droit de grève est garanti", a-t-il argumenté au micro d'Europe 1.
Ce dernier a également justifié la présence des policiers et des gendarmes à Roissy. "Nous avons un devoir absolu qui est de faire en sorte que durant cette période de Noël, la fluidité du trafic soit bonne, que la sécurité soit garantie", a justifié Claude Guéant au micro d'Europe 1.
"Le service de sûreté dans les aéroports est un service policier. Ces agents des sociétés privées travaillent sous le contrôle des services de police. Donc c'est tout à fait normal que des policiers interviennent pour la sûreté, c'est leur travail", a poursuivi le ministre.
De son côté, Nicolas Sarkozy est venu conforter les propos du ministre de l'Intérieur. "Nous ne pouvons pas accepter que qui que ce soit, soit pris en otage au moment de partir en vacances", a expliqué le président Nicolas Sarkozy, appelant "employeurs et salariés à dialoguer".
"Le droit de grève est en danger"
Mais le dialogue est loin d'être apaisé avec les manifestants. Ces derniers ont durci le ton dans la matinée après de déploiement des forces de l'ordre dans l'aéroport. Les 250 grévistes ont notamment reçu le soutien de Marie-George Buffet (PCF), d'Olivier Besancenot (NPA) et de Nathalie Arthaud (LO).
Je ne suis candidat à rien, je suis venu les soutenir", a expliqué l'ancien candidat à la présidentielle, Olivier Besancenot du nouveau parti anticapitaliste. "Le droit de grève est en danger, j'espère que toute la gauche le comprend", a-t-il ajouté.
Même son de cloche du côté des syndicats qui ont une nouvelle fois crié à l'atteinte au droit de grève, FO et CFDT indiquant travailler sur les modalités d'un recours en justice.
Une nouvelle réunion vendredi
Les grévistes demandent l'ouverture de négociation au niveau de la branche, sans succès. Une nouvelle réunion est prévue vendredi, selon la ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet qui a une nouvelle fois déploré que "les négociations ne soient intervenues que très tardivement".
Cette grève a relancé la polémique sur un encadrement du droit de grève dans les transports aériens. Des syndicats de pilotes et de personnel naviguant ont déjà menacé de déposer un préavis en février pour protester contre une proposition de loi UMP allant dans ce sens.