"Que ça vous étonne ou que ça vous déplaise, (...) je n'ai jamais parlé de cette affaire ni avec M. Valls ni avec M. Moscovici", avait assuré la garde des Sceaux Christiane Taubira face à la commission d'enquête parlementaire au sujet de l'affaire Cahuzac. Une affirmation mise à mal par les révélations du Canard enchaîné paru mercredi. Le journal confirme ce qu'a dit la directrice de la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) Marie-Suzanne Le Quéau devant la même commission : depuis la révélation du compte en Suisse de Jérôme Cahuzac à Mediapart le 6 décembre jusqu'à la démission du ministre du Budget le 2 avril, la DACG a transmis quelque 54 comptes rendus du procureur général de Paris sur l'affaire Cahuzac au cabinet de Christiane Taubira.
Soit "un compte-rendu toutes les 48 heures", calcule le Canard, qui cite quelques exemples de requête envoyées par la DACG au parquet général : "la confirmation de l'ouverture d'une enquête préliminaire", "quand sera saisie la Division nationale d'investigations et auditions envisagées" ou encore "les éléments fournis par les autorités helvétiques" et "l'existence de liens éventuels entre ce dossier et l'affaire UBS".
Interrogée pendant son audition sur l'existence de ces échanges, Christiane Taubira s'est contenté de répondre que "les échanges entre les procureurs généraux et la Direction des affaires criminelles sont fréquents et nous travaillons à les réduire car ils consomment du temps et apportent tout un tas d'informations dont nous n'avons pas besoin", rapport le Canard.