C’est plus une confirmation qu’une surprise. Claude Allègre, très critique avec François Hollande depuis plusieurs semaines, annonce dans Le Journal du Dimanche qu’il rallie la candidature de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle.
"Je pense juste qu’on a besoin de Sarkozy car nous sommes dans une crise très profonde", explique l’ancien ministre de Lionel Jospin. "Je suis partisan de Nicolas Sarkozy, à condition qu’il installe un gouvernement d’union nationale, dans lequel des gens comme François Bayrou auraient leur place, avec beaucoup d’experts."
"Devant cette crise profonde, la vision de Nicolas Sarkozy est la meilleure" :
Si Claude Allègre tourne le dos à son camp, c’est d’abord parce que l’identité du candidat socialiste ne lui convient pas. François Hollande" est un politicien, très intelligent et très sympathique, d’ailleurs j’ai prévenu Sarkozy que les débats contre lui seraient durs. Mais s’il est élu, on aura Chirac II au pouvoir!", prévient l’ancien ministre. "Chirac a cédé à tout, Hollande, c’est la même chose. Il fait des compromis tout le temp s! Je ne le vois pas du tout dans le rôle." Et Claude Allègre de préciser : "Si Dominique Strauss-Kahn avait été candidat, je l’aurais en revanche soutenu."
"C’est lui qui tire Anglela Merkel"
Et celui qui est aussi connu pour ses positions écolo-sceptiques affirme ne pas se renier. "Quand vous lisez mon livre vous voyez bien que je suis de gauche. Je combats d’ailleurs la critique de l’UMP sur les emplois-jeunes. Mes idées n’ont pas varié", jure-t-il. Il adresse d’ailleurs quelques critiques au président sortant. "Je considère qu’il y a eu des échecs dans le quinquennat de Nicolas Sarkozy, notamment dus à son incapacité à choisir de bons collaborateurs ou de bons ministres", précise Claude Allègre.
Seulement voilà, considère l’ancien ministre de l’Education, en temps de crise, Nicolas Sarkozy est le président idéal. "Nous ne sommes pas loin de la Grèce ou de l’Italie. Or, je considère que les parts de réussite de Nicolas Sarkozy, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, résident justement dans sa politique extérieure", argue-t-il. "Il a une énergie formidable. Tous les Allemands savent bien qu’au fond, c’est lui qui tire Angela Merkel, qui la pousse à agir", conclut-il. Prenant ainsi, une nouvelle fois, le rebours de nombre d’observateurs.