Depuis quelques jours, Martine Aubry entretenait un certain flou sur la position du Parti socialiste en cas de triangulaire FN-UMP-PS aux élections législatives. Après avoir affirmé que tous les candidats se maintiendraient –même en 3e position-, la Première secrétaire a assuré mercredi qu'elle choisirait le parti "républicain" si le risque FN est trop important. Retour sur la semaine "cafouillage" de Martine Aubry.
Episode 1 : Mélenchon accuse Aubry d'être déloyale
Lundi, Jean-Luc Mélenchon accuse Martine Aubry d'avoir fait capoter les négociations en vue des législatives sur les circonscriptions où le FN fait peser un risque d'élimination de la gauche au premier tour. Les différents partis ont annoncé l'échec de ces négociations, que la première secrétaire du PS a attribué à des "désaccords" au sein du Front de gauche. Mais pour le leader du parti, c'est bien elle qui est fautive.
Martine Aubry "est venue en traînant les pieds, et elle a tout fait pour que ça ne marche pas", a-t-il estimé sur France 2, jugeant qu'elle avait "multiplié les prétextes" pour éviter les discussions. "Je pense qu'elle ne veut pas (d'un accord), peut-être parce qu'elle est en compétition avec (le Premier ministre) Jean-Marc Ayrault et qu'elle aimerait bien que les choses dégénèrent entre le Front de gauche et le gouvernement, mais nous, on ne raisonnera pas sur des coups de sang. Nous sommes une force autonome, conquérante mais positive", a-t-il ajouté. Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs regretté que Martine Aubry ait évoqué des "désaccords" au sein du Front de gauche sur cet accord, une attitude qu'il a qualifiée lundi de "déloyale".
Martine Aubry évoque sur BFM TV les "désaccords" (à partir de 50 s) :
Episode 2 : Le candidat PS se maintient dans tous les cas
Mardi, ce "Front républicain" était loin d'être aussi affirmé. Martine Aubry, Première secrétaire du PS, avait assuré qu'en cas de triangulaire, le candidat PS se maintiendrait. "Si nos candidats ne peuvent pas se maintenir au second tour, ils ne se maintiendront pas, mais pour le reste, nous continuerons à défendre nos candidats jusqu'au bout et jusqu'au second tour bien évidemment", avait-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse au siège du parti, rue de Solférino. Même si un candidat PS arrive en troisième position derrière le Front national ou les Verts, "il va se maintenir, oui", avait martelé la Première secrétaire du PS.
La conférence de presse :
Conférence de presse de Martine Aubrypar PartiSocialisteQuelques minutes plus tard sur BFM TV, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, avait désavoué la première secrétaire du PS, affirmant qu'un candidat PS pourrait se désister "pour le candidat d'un parti gouvernemental".
Episode 3 : Aubry choisit le Front républicain
Mercredi, Martine Aubry, a clarifié sa position : en cas de risque d'élection d'un candidat du Front national au second tour des législatives, son parti appellerait à voter "pour un parti républicain". En marge d'un déplacement en soutien à deux candidats dans les Hauts-de-Seine, la maire de Lille a assuré à Châtillon que, "sur le papier, il n'y a pas de candidat du FN qui puisse être élu", mais, "si une telle hypothèse arrivait, nous appellerions à voter pour le candidat d'un parti républicain".
Mercredi matin, sur France Info, Martine Aubry avait déjà tenu à dissiper les doutes dans son propre camp. "Nous ne soutiendrons nulle part le FN (...) Et s'il devait arriver que nous ne soyons pas là et qu'il y ait deux candidats, un d'un parti républicain et un du FN, comme d'habitude, nous voterons pour le parti républicain", avait-elle indiqué.
"Tout pour que le FN soit battu" (France Info) :
M.Aubry : "Nous ferons tout pour que le FN soit...par FranceInfo