Jean-Marc Ayrault continue son opération reconquête. Après la séance d’autocongratulation du congrès de Toulouse, le Premier ministre s’exprime en longueur face aux lecteurs du Parisien, mardi, et revient une nouvelle fois sur les critiques dont il est la cible. Mais ce n’est pas ce que l’on retiendra de cet entretien.
Réforme emblématique de la gauche, les 35 heures vivraient-elles leurs dernières heures ? A en croire Jean-Marc Ayrault, la question d’un retour aux "39 heures payées 39" est en tout cas un thème qui "fera débat". "Mais pourquoi pas. Il n’y a pas de sujet tabou. Je ne suis pas dogmatique", ajoute-t-il. Le 25 octobre dernier, des fuites dans la presse assuraient que le rapport Gallois sur la compétitivité allait préconiser la suppression des 35 heures, instaurées par le gouvernement Jospin à la fin des années 1990. Ce qui avait été démenti par les services de Louis Gallois.
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"Il faut que l’on redémarre le moteur, à fond"
Alors que la gauche semblait prendre ses distances avec ce rapport Gallois qui prônerait, à en croire certaines indiscrétions, un "choc de compétitivité", c’est donc le chef du gouvernement en personne qui laisse planer le spectre de la fin des 35 heures. La situation l’impose, selon lui. "La seule chose qui me préoccupe, c’est que la France est en panne, et il faut que l’on redémarre le moteur, à fond. Mais pas pour foncer dans le mur", explique Jean-Marc Ayrault, qui se fera remettre le rapport Gallois le 5 novembre, avant un séminaire gouvernementale le lendemain.
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Raillé dans les médias et vilipendé par l’opposition, le Premier ministre réaffirme une nouvelle fois qu'il n'est "pas impressionné" part la situation. "Si je l’étais, il faudrait que j'arrête tout de suite. Quand je retrouve mes électeurs, qui ne sont pas dans le microcosme, ils me disent : ‘Tenez bon’. Cela me donne du moral", poursuit-il.
Les réactions à sa sortie sur les 35 heures sont, en revanche, bien moins unanimes, y compris au sein du gouvernement. Le ministre du Travail Michel Sapin n'a ainsi pas tardé à réagir, estimant "qu'il ne faut pas supprimer les 35 heures".
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