François Bayrou espérait jouer les arbitres du second tour, il a raté son pari. Le candidat du MoDem n'a pris que la 5e place du 1e tour de l'élection présidentielle, avec environ 9% des suffrages exprimés. "Notre score est en dessous de nos attentes, a-t-il reconnu. Mais ce que nous avions vu et diagnostiqué de l'état du pays est là, plus impressionnant que jamais."
Alors qu'il avait terminé troisième de la dernière élection présidentielle, en 2007, avec 18,57% des suffrages, le candidat centriste a laissé cette place à Marine Le Pen, dont il a pointé la montée. "L'extrême droite à 20%, en France, en 2012, c'est la gravité de la crise étalée devant tous les yeux", a-t-il jugé.
"Déception", "catastrophe", …
Au QG du MoDem, dans le 7e arrondissement de Paris, Jean-Jacques Jégou, trésorier du parti centriste, ne cachait pas que "le sentiment qui domine, c'est la déception", après l'annonce des résultats. "Notre campagne n'a pas pris, c'est un fait", reconnaissait Jean Lassalle, député des Pyrénées Atlantiques. Les militants étaient encore plus catégoriques : "C'est un résultat catastrophique", soupirait Okan Gormiyan.
Egalement devancé par Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou n'a pas donné de consigne de vote pour le second tour, qui opposera Nicolas Sarkozy à François Hollande. "Je vais m'adresser aux deux candidats (…), leur dire ce qui est pour nous essentiel. J'écouterai leurs réponses et je prendrai mes responsabilités."
Le candidat du MoDem a également réaffirmé "l'urgence" de construire "une force d'équilibre au centre qui résiste aux extrêmes et aux démagogies", son leitmotiv depuis le début de la campagne. Il espère toujours pouvoir présenter aux élections législatives un candidat centriste, sous une même étiquette, dans chaque circonscription.