"Le procès Banier-Bettencourt aura lieu. Et les juges jugeront en toute connaissance de cause". Michèle Alliot-Marie a balayé, dimanche, au Grand rendez-vous Europe1-Le Parisien/Aujourd’hui en France, toutes les critiques sur une intervention de la Chancellerie dans le dossier Bettencourt. "Il n’y a pas eu de traitement de faveur ni sur le plan judiciaire ni sur le plan fiscal" a martelé la Garde des Sceaux.
"L’administration fiscale a fait son travail. Simplement, il est logique qu’on s’informe, s’informer ne veut pas dire intervenir" a t-elle ajouté. Selon la ministre, aucune consigne n'a été donnée par la Chancellerie au parquet de Nanterre pour stopper la procédure.
Une enquête pour blanchiment ouverte ?
Par ailleurs, MAM a confirmé qu’une enquête pour blanchiment de fraude fiscale pourrait être menée dans le dossier. Le parquet de Nanterre peut tout à fait prolonger une enquête dans un dossier où il était déjà saisi" a assuré la Garde des Sceaux, en réponse à l’information révélée samedi par le JDD. "Le gouvernement n’y fera pas obstacle".
"Royal et Aubry frappées d'amnésie"
En réponse aux déclarations de Martine Aubry et Ségolène Royal sur l’affaire Woerth, Michèle Alliot-Marie ne s'est pas privé de tacler les deux anciennes soeurs ennemies. "Martine Aubry et Ségolène Royal font preuve "d'une grande amnésie sur ce qui s’est passé quand elles étaient au gouvernement. Et MAM d’énumérer "le paiement des ministres sur les fonds secrets, des problèmes d'écoutes illégales (...)" des ministres, des logements de l’Etat, faisant référence à la période où le PS était au pouvoir.
"Une fraude visiblement organisée"
Michèle Alliot-Marie a également démenti que Liliane Bettencourt n'ait plus fait l'objet d'un contrôle fiscal depuis 15 ans, comme l'affirme le site internet Mediapart. "Mme Bettencourt (était), comme tous les très gros contribuables français, soumise régulièrement à des contrôles", a-t-elle expliqué."Mais ce qui s'est passé, semble-t-il, c'est que parmi les gens qui étaient autour d'elle, certains avaient organisé une fraude visiblement bien organisée puisqu'elle a échappé au contrôle normal qui est effectué par les services fiscaux", a-t-elle déclaré.
Sur son collègue au Travail Eric Woerth, au cœur de la polémique depuis trois semaines, Michèle Alliot-Marie a tenu à bien distinguer les différents développements du feuilleton Bettencourt-Woerth : "le cas d’Eric Woerth est "un développement politique qui n'a rien à voir" avec la justice. La ministre de la Justice a dénoncé les "soupçons", les "interprétations" et "les pressions médiatiques ou politiques" qu'il y aurait dans cette affaire. "On fait des amalgames, on viole la présomption d'innocence", a-t-elle conclu.