"Aucune voix de la droite et du centre ne doit se porter sur l’extrême-droite". Devant le bureau politique de l’UMP à l’Assemblée nationale, François Fillon a pris le contre-pris de la ligne officielle de l’UMP défendue par Nicolas Sarkozy, selon des participants à cette réunion à huis-clos.
"Nos valeurs ne sont pas celles du FN"
"Là où il y a un duel entre le Parti socialiste et le Front national, nous devons d'abord rappeler nos valeurs et nos valeurs ne sont pas celles du Front national. Nous devons appeler nos électeurs à faire le choix de la responsabilité dans la gestion des affaires locales. Tout cela conduit à voter contre le Front national", a ajouté le chef du gouvernement. "Mais nous n'avons pas à contraindre nos électeurs à mêler leurs voix à celles de l'extrême gauche", a-t-il poursuivi en laissant ainsi la porte ouverte à l'abstention ou au vote blanc.
A la sortie du bureau politique de l'UMP, qui rassemble une cinquantaine de dirigeants de l'UMP dont plusieurs ministres, l'embarras était perceptible. Le Premier ministre met ainsi à mal la stratégie dessinée par Nicolas Sarkozy lundi en milieu de journée, qui avait écarté la possibilité d'un "front républicain". Alors que le chef de l'Etat prônait la stratégie du "ni FN, ni PS", le Premier ministre appelle à voter contre le Front National, dans les cantons où le parti de Marine Le Pen affronte le Parti socialiste lors du second tour des cantonales dimanche prochain.
Après les résultats du premier tour du scrutin, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, avait indiqué que le parti présidentiel refuserait toute alliance avec le Front National mais ne donnerait pas de consigne de vote à ses électeurs dans les cantons où l'UMP ne se maintiendrait pas.