35 milliards d'euros pour doper le potentiel de croissance économique de la France. C'est le programme des "investissements d'avenir" annoncé lundi par Nicolas Sarkozy. Des annonces qui ne font pas l'unanimité.
Les critiques
La présidente du Front national, Marine Le Pen, accorde de son côté au chef de l'Etat "un zéro pointé dans tous les domaines". "Nicolas Sarkozy, en perdition dans les sondages, n'a pas envie que l'on s'attarde sur son terrible échec économique. (...) Maîtrisant mal ses dossiers, volontiers dans le mensonge, cherchant à faire peur aux Français, Nicolas Sarkozy veut juste sauver sa réélection sans s'occuper une seconde de l'avenir des Français", a-t-elle jugé.
Guillaume Bachelay, Bertrand Monthubert, Michel Sapin et Pierre-Alain Muet, les secrétaires nationaux du PS, ont eux estimé que "le président de la République vient de se livrer à un exercice d'autosatisfaction bien fastidieux. Il n'a annoncé aucune nouvelle mesure alors que les milliards annoncés se réduisent comme peau de chagrin". "L'effort massif annoncé pour l'industrie et les PME se limite au final à 6,5 milliards d'euros. Quant aux universités et aux laboratoires, ils attendent toujours de voir les 20 milliards que Nicolas Sarkozy, en campagne pour sa réélection, a annoncé ce matin avoir mis à la disposition de l'enseignement supérieur, de la formation et de la recherche", ont-ils critiqué.
Le parti communiste a de son côté rappelé dans un communiqué qu'il s'était "dès l'origine" opposé à ce grand emprunt "parce qu'il aggrave la soumission des finances publiques aux exigences des marchés financiers alors qu'il faudrait taxer les revenus financiers et les profits".
Les sceptiques
Le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, a jugé "positives" les orientations stratégiques du grand emprunt annoncées lundi par Nicolas Sarkozy tout en les estimant "largement insuffisantes pour restaurer la performance de l'économie française". Pour le leader centriste, "il est urgent d'entamer des réformes structurelles qui remettent le pays sur les rails d'un modèle de croissance enfin basé sur la production, et non sur une consommation financée à crédit comme c'est le cas depuis de trop nombreuses années".
Pour Benoît Hamon, le porte-parole du PS, "ce grand emprunt n'en est pas un du tout et aura un impact probablement très faible sur l'amélioration sur la situation économique de notre pays".
Les satisfaits
Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, a considéré dans un communiqué que "là où d'autres à gauche et au FN n'ont que le repli sur soi à proposer aux Français, Nicolas Sarkozy a tracé un chemin ambitieux pour la France et les Français en choisissant d'investir massivement dans les secteurs stratégiques pour l'avenir".
Laurence Parisot, la présidente du Medef, a quant à elle estimé que "les dispositifs envisagés vont contribuer à la modernisation de notre pays et permettre (...) de développer la compétitivité des entreprises". "Notre pays souffre d'un déficit d'investissement sur les dépenses d'avenir depuis 30 ans. Il était plus que nécessaire d'initier cette impulsion pour que la France puisse retrouver son rang", a-t-elle ajouté.