Alors que le débat sur l’Islam divise la majorité, elle est désormais rattrapée par une autre polémique. Les députés UMP ont invité Eric Zemmour mercredi après-midi à l’Assemblée nationale pour participer à un colloque sur la liberté d’expression. Le chroniqueur doit notamment s'exprimer sur les lois au nom desquelles il vient d’être condamné il y a moins de deux semaines pour "provocation à la discrimination raciale".
Pourtant, les propos du chroniqueur avait suscité un malaise au sein du parti présidentiel. A l'instar d'Arno Klarsfeld, qui a mis en garde mardi contre "une dérive droitière de l'UMP". "Cette invitation est scandaleuse", dénonçait l'avocat au micro d'Europe 1.
"Ça n'est pas notre affaire"
Pour tenter de calmer le jeu, Jean-François Copé a tenté mercredi matin de dédramatiser les choses : "il a été condamné sur la base d’une décision de justice que je n’ai pas à commenter. Ca n’est pas notre affaire ici", a balayé le patron du parti présidentiel. "Et croyez moi, heureusement que dans un état de droit, quand on est condamné et que par définition on répare sa faute, c’est le principe même du droit, on n’a pas cette étiquette sur le dos toute la vie", a-t-il encore fait valoir.
L’UMP explique avoir lancé l’invitation à Eric Zemmour avant sa condamnation. Et la frange dur de la majorité a saisi la balle au bond. Le journaliste était déjà au Palais Bourbon mardi soir, plus discrètement invité par le courant Droite populaire. Ces élus le soutiennent au nom de la liberté d’expression.