"Colombo". C'est le nouveau surnom dont on affuble Dominique Strauss-Kahn à l'Elysée. La raison ? "Pour le rôle-clé que sa femme joue dans le feuilleton", ironise l'entourage du président. Au-delà de la plaisanterie, l'irritation est palpable à l’UMP. Les proches du président ont beau qualifier de "non-événement" l'offensive médiatique du week-end dernier, Nicolas Sarkozy ne résiste pas à la tentation de s'en prendre au patron du FMI.
Des sondages qui irritent
Pour preuve, il a frontalement attaqué DSK mercredi, dans le cadre solennel du Conseil des ministres. Devant les ministres, le chef de l'Etat a mis en exergue les contradictions entre les propos du directeur général du FMI sur les salaires et la position du Fonds monétaire international dans ce domaine.
Le président de la République a plusieurs raisons d'être préoccupé. Il y a d'une part les sondages, qui révèlent que Nicolas Sarkozy serait largement battu au second tour par Dominique Strauss-Kahn (37% contre 63%). Plus encore, la bonne audience réalisée par DSK dimanche soir lors du JT de France 2, avec 7 millions de téléspectateurs devant leur écran, irrite au plus haut point le chef de l'Etat.
Le devoir de réserve du DSK agace
Ce qui agace également l'Elysée, c'est le devoir de réserve, qui permet au patron du FMI d'esquiver les questions embarrassantes et d'en faire une cible fuyante. Nicolas Sarkozy a donc désigné son adversaire et entend faire tomber DSK de son piédestal. "Il faut casser le mythe", confirme en privé Jean-François Copé.
Dans la majorité cependant, tout le monde n'est pas certain que cette stratégie soit la bonne. "Ça peut donner un sentiment de fébrilité", estime un député UMP. Avant de faire cet aveu : "Face à Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy est le challenger".