L'INFO. Elle devait être "l'un des premiers chantiers" du quinquennat, si l'on s'en réfère aux promesses du candidat socialiste, François Hollande. Neuf mois après, la réforme sur la dépendance n'est toujours pas là. Le chef de l’État était vendredi à Lille, devant le congrès de l'Uniopss (l'Union des associations sanitaires et sociales), pour répondre à cette attente. Et il a promis une réforme "avant la fin de l'année" 2013. "Nous ne pourrons pas aller plus vite que ce que nos finances nous permettent de faire", a-t-il avancé, devançant ainsi les critiques sur son retard. Que contiendra cette dernière ? Aperçu.
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• Sur la lutte contre la pauvreté. Il s'agit de la "première préoccupation" du chef de l’État, a assuré ce dernier vendredi. Pour faire face à ce fléau, François Hollande a mis en avant le plan de lutte dévoilé cette semaine par Jean-Marc Ayrault et annoncé quelques autres mesures, concernant notamment l'accès au crédit. "Le gouvernement présentera dans les prochaines semaines un projet de loi sur l'encadrement des crédits à la consommation", a-t-il ainsi déclaré. "J'ai décidé qu'il y aurait un Observatoire de l'inclusion bancaire et un registre national des demandeurs de crédit", a-t-il poursuivi. Le chef de l’État promet également la "mise en place d'une garantie universelle et solidaire des risques locatifs, pour tous les locataires". Il a clos ce chapitre avec l'annonce de la mise en place, dans les Caf, de "rendez-vous des droits".
• Sur le vieillesse. "Nous avons un devoir envers la génération qui s'éteint. Notre société doit changer son regard sur le vieillissement", a reconnu le chef de l’État. "Le vieillissement, ce n'est pas la dépendance, ce doit être une vie longue", a-t-il insisté. Et d'annoncer que "80.000 logements seront adaptés dans les cinq ans qui viennent aux contraintes du grand âge". "Nous devons offrir plus de possibilités de prise en charge temporaire", a-t-il enfin promis.
• Sur le handicap. "Il faut de nouvelles approches thérapeutiques, mieux former les professionnels et ouvrir de nouveaux établissements", a estimé François Hollande, en promettant un "plan autisme". Le chef de l’État a mis en avant, au sujet de la scolarisation des enfants en situation de handicap, la scolarisation de "1500 nouveaux postes d'accompagnateurs créés à la rentrée 2012". Pour la suite, il entend "assurer la solidarité entre les Départements en matière de handicap" car sur le handicap c'est le "Département qui doit être la collectivité chef de file".
• Et pour le financement ? Le président de la République a annoncé pour bientôt "une grande concertation avec les associations", pour trouver de quoi financer la réforme. Durant la campagne, il avait prôné un "appel à la solidarité nationale", et indiqué qu'il préférait plutôt privilégier la piste d'une hausse de cotisation.
>> Revoir la vidéo dans laquelle il évoquait son programme en faveur de la dépendance :
• Au final, est-ce à la hauteur des promesses ? Si François Hollande avait bien promis, durant la campagne, l'adaptation de 80.000 logements pour les personnes âgés et un encadrement des crédits à la consommation, ses promesses allaient plus loin que ce qu'il a annoncé vendredi. Ainsi, il avait évoqué la création d'une nouvelle branche de la Sécurité sociale, consacrée à la dépendance, à côté de celle pour la maladie, de vieillesse, la famille et les accidents du travail. Il avait évoqué également le doublement du plafond maximum de l’Allocation personnalisée d’autonomie. Ces thèmes seront-ils abordés lors de la "grande concertation promise"? Réponse avant la fin de l’année.