"Ils voulaient plus de monde autour de Nicolas Sarkozy". Un cadre du chantier de Mennecy, dans l'Essonne, qu'a visité jeudi le chef de l'Etat, s'est confié anonymement à Europe 1. Selon lui, l'Elysée aurait organisé dans les moindres détails ce déplacement, allant jusqu'à demander de doubler les effectifs le temps du passage du président.
De 60 à 120 ouvriers
Plusieurs dizaines de personnes, n'appartenant pas au chantier, seraient ainsi venues en plus de la soixantaine d'ouvriers présents quotidiennement, pour garantir une présence importante sur le site. Cette requête présidentielle n'est pas passée inaperçue aux yeux de ceux qui travaillent réellement sur le chantier.
"Il y en a qui sont venus d'autres chantiers", a affirmé Ambroise, un maçon intérimaire mois au micro d'Europe 1. "J'en ai reconnus deux ou trois mais je ne connaissais pas les autres", a-t-il conclu.
"Je ne connaissais pas les autres" :
Des fournisseurs, des partenaires, des chefs de chantiers et même des inconnus parfois travaillant à l'autre bout du département francilien auraient été ainsi invités à venir faire de la figuration, selon un autre ouvrier. Ce dernier parle même de consignes patronales.
Les ouvriers et les faux ouvriers auraient été même priés de faire semblant de travailler devant la presse. Une consigne donnée, alors qu'à cause de la température glaciale ce jour, il leur était pourtant interdit de travailler. Aucun n'aurait dû se rendre sur le chantier. D'ailleurs, dès la fin de la visite, tous les ouvriers sont rentrés chez eux.
La possibilité pour tous d'"être présents"
Des consignes que l'Elysée ne nie pas. "Nous avons simplement voulu donner la possibilité d'être présents, à tous ceux qui ont, par le passé, ou auraient à l'avenir à travailler sur ce chantier", a expliqué le service communication de la présidence à Europe 1.
De son côté, lmmobilière 3F, maître d’ouvrage du chantier de la résidence du Regard à Mennecy a "catégoriquement démenti" vendredi. Dans un communiqué, le maître d'ouvrage "précise que lors de la visite du président de la République (...), étaient présents les 67 ouvriers travaillant quotidiennement sur le chantier, ainsi que le personnel d’encadrement des sociétés participant au projet". La rédaction d'Europe 1 maintient toutefois ses informations.